Sophie Primas relance le débat sur la suppression des 35 heures

Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, se dit favorable à titre personnel à la suppression des 35 heures, qualifiant la réforme de 1998 de «boulet». Elle appelle à un dialogue politique pour une éventuelle réforme, mais souligne l’absence de majorité à l’Assemblée. Cette prise de position ravive un débat sensible.
Sophie Primas, porte-parole du gouvernement Bayrou, a ravivé la controverse sur les 35 heures lors d’une interview sur LCI. Interrogée sur les propos du député Renaissance Mathieu Lefèvre, qui plaidait pour « mettre fin aux 35 heures » et laisser les entreprises négocier librement avec leurs salariés, elle s’est déclarée favorable à cette idée « à titre personnel et comme membre de LR ».
« Oui, clairement, je partage son point de vue », a-t-elle affirmé, tout en nuançant : « Le moment de le faire ? Nous avons cette Assemblée nationale dans laquelle il n’y a pas de majorité. » Elle a appelé à un dialogue élargi avec les partis du « socle commun » (centre et droite) et au-delà, pour obtenir un consensus.
Les Français attachés aux 35 heures
Sophie Primas a qualifié la réforme des 35 heures, votée en 1998 sous Lionel Jospin, de « boulet », estimant qu’elle reposait sur un « dogme » selon lequel « en travaillant moins, on allait créer plus d’emplois ». « Ça a fait exactement le contraire », a-t-elle cinglé, dénonçant un rétrécissement de l’activité économique et une hausse du chômage.
Cette prise de position intervient dans un contexte tendu, alors que le gouvernement prépare un budget 2026 marqué par 43 milliards d’euros d’économies, incluant la suppression de deux jours fériés, une mesure déjà controversée. Gérald Darmanin, ministre de la Justice, avait lui aussi proposé en octobre 2024 de mettre fin aux 35 heures dans le privé et de passer à 36 ou 37 heures dans le public.
Ces déclarations, bien que personnelles, relancent un débat récurrent. Les 35 heures, instaurées par Martine Aubry pour réduire le chômage, restent un symbole fort pour la gauche et les syndicats qui y voient un acquis social. Les critiques, notamment à droite, pointent un frein à la compétitivité.
Selon l’OCDE, les effets des 35 heures sur l’emploi sont mitigés : un léger gain à court terme, mais un coût élevé pour les finances publiques. Les syndicats, déjà mobilisés contre la suppression des jours fériés, risquent de s’opposer fermement à toute remise en cause des 35 heures.
La prudence de Sophie Primas sur le calendrier reflète la difficulté politique d’une telle réforme dans une Assemblée sans majorité claire. Cette sortie, bien que personnelle, expose la ligne libérale d’une partie du gouvernement mais pourrait compliquer les négociations avec les partenaires sociaux.