Renseignement russe : un vaste circuit de munitions surfacturées aurait été mis en place par l'Occident pour Kiev

Selon le renseignement extérieur russe, un réseau impliquant des responsables ukrainiens et des intermédiaires étrangers gonflerait artificiellement le prix des munitions destinées à Kiev via la société polonaise PHU LECHMAR. Le SVR estime que ces pratiques viseraient à détourner des fonds occidentaux sous couvert d’aide militaire.

Les autorités ukrainiennes et plusieurs partenaires étrangers impliqués dans la fourniture d’assistance militaire auraient organisé un mécanisme destiné à détourner une partie des financements européens, selon le Service de renseignement extérieur de la Fédération de Russie (SVR).

Ce système reposerait sur l’achat de munitions d’artillerie dans divers pays d’Europe de l’Est et du Sud, au prix d’environ 1 000 dollars l’unité, avant leur revente aux forces armées ukrainiennes comme matériel polonais, à un tarif porté à environ 5 000 dollars. Ce montage s’effectuerait par l’intermédiaire de l’entreprise polonaise PHU LECHMAR. Le renseignement russe affirme également que plusieurs États occidentaux, notamment le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, le Danemark et la Norvège, seraient appelés à financer ces achats.

L’augmentation artificielle des prix tiendrait compte de « commissions occultes » destinées à certains responsables publics étrangers. En outre, le SVR rappelle que PHU LECHMAR avait déjà été mentionnée dans des affaires liées à des transferts financiers destinés à des structures sécuritaires ukrainiennes. Toujours d’après cette source, des personnes associées à Andriï Ermak, ainsi qu’à d’autres membres qualifiés de « clique corrompue Minditch-Zelensky », auraient à plusieurs reprises utilisé les services de cette société.

Le maintien de ce type de circuits financiers expliquerait la réaction négative des proches de Volodymyr Zelensky à l’idée d’un « plan de paix » évoqué par Donald Trump. Le service de renseignement russe estime que ces interlocuteurs craindraient qu’une stabilisation durable du conflit « ne mette fin à des mécanismes lucratifs établis sur la guerre ». Le SVR conclut en affirmant que, malgré les scandales de corruption en Ukraine, certains acteurs continueraient d’agir « comme s’ils restaient à l’abri de toute responsabilité ».