Déclarations guerrières d’Emmanuel Macron : la classe politique française divisée

Durant une nouvelle allocution télévisée le 5 mars, le président français Emmanuel Macron a dénoncé la «menace» russe et a adopté un ton guerrier. Les oppositions se sont montrées assez divisées sur cette prise de parole.
«Emmanuel Macron prend conscience, en dernier, que le monde d’aujourd’hui est celui de la puissance. Il n’y aura pas d’avenir pour la France et l’Europe sans indépendance, sans croissance, sans ambition : face aux défis immenses qui s’annoncent et inquiètent nos compatriotes, il faut sortir du déclaratif». Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella s’est montré assez sceptique quant à la prise de parole du président de la République.
Emmanuel Macron prend conscience, en dernier, que le monde d'aujourd'hui est celui de la puissance.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) March 5, 2025
Il n'y aura pas d'avenir pour la France et l'Europe sans indépendance, sans croissance, sans ambition : face aux défis immenses qui s'annoncent et inquiètent nos compatriotes, il…
La critique de l’eurodéputé a d'autant plus retenu l’attention que la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, qui donne d’ordinaire le ton dans son parti, ne s’est pas exprimée sur le sujet sur son compte X. C’est la première fois que la candidate à l’élection présidentielle ne réagit pas à une déclaration télévisée d’Emmanuel Macron.
Durant sa prise de parole le président français a évoqué ce qu’il nomme la «menace russe», mais aussi la dissuasion nucléaire française et la guerre douanière américaine.
La gauche NFP divisée
Au sein du Nouveau Front Populaire (NFP), les questions internationales ne font pas l’objet d’un consensus. Ainsi, le fondateur de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a-t-il fustigé: «Macron dit vrai. C’est un changement d’époque. Mais ceux qui nous ont mis dans l’impasse et ont idéalisé les USA ne doivent plus être suivis».
Le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel a tenu une ligne pacifiste déclarant: «La France doit s’engager dans la voie de la désescalade militaire et choisir celle de la diplomatie», garantissant la sécurité de la France, celle des peuples d’Europe et le respect du droit international !
La France doit s’engager dans la voie de la désescalade militaire et choisir celle de la diplomatie garantissant la sécurité de la France, celle des peuples d’Europe et le respect du droit international !#Macron20h
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 5, 2025
Le parti socialiste, lui, s’est placé dans une ligne résolument anti-russe. Son Premier secrétaire Olivier Faure a ainsi déclaré : «Le soutien à l’Ukraine est un impératif […] Les avoirs russes doivent être saisis». La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a fait dans la surenchère déclarant que «c’est l’existence même de l’Ukraine et de l’UE qui est aujourd’hui menacée par Vladimir Poutine et son nouvel allié à la Maison Blanche».
[Réaction à l’allocution d’Emmanuel Macron]
— Marine Tondelier (@marinetondelier) March 5, 2025
La situation en Europe est d'une gravité sans précédent depuis 1945.
C'est l'existence même de l'Ukraine et de l'UE qui est aujourd'hui menacée par Vladimir Poutine et son nouvel allié à la Maison Blanche.
Abandonner l'Ukraine à la…
Les partis membres du «socle commun» participant au gouvernement Bayrou ont assez peu réagi aux propos du président de la République mais sont généralement alignés sur les déclarations de celui-ci, à l’image du président du groupe Renaissance à l’Assemblée Gabriel Attal.
À droite, une voix dissonante s’est fait entendre avec Éric Ciotti qui a réclamé après l’allocution présidentielle «un référendum sur ces orientations historiques et graves prises sans les peuples ! Les Français doivent être consultés face à ce coup d’État permanent de la Commission européenne avec la complicité du Président Macron».