1er Mai : le Parti socialiste chahuté à Paris

Lors du défilé du 1er Mai 2025 à Paris, le stand du Parti socialiste a été saccagé par des individus encagoulés, identifiés comme des black blocs. Le député Jérôme Guedj a été pris à partie dans un climat très tendu à gauche.
À l’occasion du 1er Mai, lors de la traditionnelle manifestation parisienne pour la fête du travail, plusieurs actes de violence visant le Parti socialiste (PS) ont été dénombrés. Sur le boulevard de l’Hôpital, le stand festif du PS a été violemment pris pour cible par une cinquantaine d’individus cagoulés, présumés appartenir aux black blocs et à des organisations « antifascistes ». Selon Chloé Ridel, porte-parole du parti, les agresseurs ont arraché drapeaux et banderoles, lancé des pétards et proféré des coups, blessant légèrement trois militants et un élu.
Aujourd’hui à la manifestation du 1er mai, les socialistes tenaient un point fixe festif sur le boulevard de l’hôpital à Paris. Nous avons été insultés puis attaqués par des black blocks: ils ont arraché nos drapeaux et nos banderoles, ont donné des coups de pied, coups de poing,… pic.twitter.com/RzTyspcdbQ
— Chloé Ridel (@ChloeRidel) May 1, 2025
Un militant a même été traîné au sol et lynché, tandis que des slogans hostiles comme « sionistes », « complices du génocide » ou « tout le monde déteste le PS » fusaient.
Invectives et réactions
Parmi les élus malmenés, le député de l’Essonne, Jérôme Guedj, déjà pris à parti lors de la manifestation contre « l’islamophobie » a été particulièrement visé. Encerclé par un groupe vêtu de noir, il a essuyé insultes et huées : « vendu », « traître », « assassin », avant d’être contraint de s’éloigner du cortège.
Le député PS Jérôme Guedj s'éloigne de la tête du cortège du #1erMai après des tensions autour du stand du Parti socialiste. Intervention des forces de l'ordre.
— CLPRESS / Agence de presse (@CLPRESSFR) May 1, 2025
« On ne quitte jamais la manif du 1er mai parce qu’il y a des ennemis des travailleurs qui sont là ». pic.twitter.com/hNNfvSCetz
Selon certains responsables socialistes, des injures antisémites auraient également été proférées, bien que Jérôme Guedj lui-même n’en ait pas fait état. Ces violences font écho à un précédent incident, quatre jours plus tôt, où l’élu avait été exfiltré d’un rassemblement contre l’islamophobie, déjà sous les invectives.
Olivier Faure, patron du PS, a fermement condamné ces « violences graves et inacceptables », annonçant des dépôts de plainte et appelant témoins et victimes à se manifester. « Ces perturbateurs sont les ennemis des travailleurs et de la gauche », a renchéri Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée, qui a saisi le procureur. Une personne a été placée en garde à vue pour tirs de mortier, dégradations et violences, selon le parquet de Paris. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé une « violence politique » orchestrée par l’extrême gauche, apportant son soutien aux victimes.
À Paris, un local du PS a été la cible de jets de projectiles par des manifestants particulièrement hostiles et violents qui s'en sont pris aux militants du Parti socialiste. Les forces de l'ordre sont intervenues pour sécuriser les lieux et procéder à des interpellations.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) May 1, 2025
Je…
Ces agressions ont suscité un élan de solidarité de la part de figures comme Marine Tondelier (écologistes) et Fabien Roussel (communistes). En revanche, le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard (LFI) s’est contenté d’une prise de distance sans condamner explicitement les actes.
A droite, la porte-parole du Rassemblement national Laure Lavalette a ironisé : « Je condamne fermement l’agression des élus et militants du PS par leurs alliés et amis d’extrême-gauche »
Je condamne fermement l’agression des élus et militants du PS par leurs alliés et amis d’extrême-gauche au #1erMai à Paris.
— Laure Lavalette (@LaureLavalette) May 1, 2025
Ce climat de tension ravive les fractures à gauche, où le PS, accusé par certains de compromissions, semble cristalliser les rancœurs alors que des dissensions entre LFI et socialistes se font jour épisodiquement.