Un cartel mexicain installe des «chimistes» près de Toulon pour produire de la drogue

Le cartel de Sinaloa a envoyé des « chimistes » près de Toulon pour produire de la méthamphétamine, en collaboration avec des narcotrafiquants français. Démantelé le 29 mai 2025, ce réseau international révèle l’expansion des cartels mexicains en Europe. L’opération, une première en France, souligne les défis du narcotrafic mondialisé.
Suivant un scénario digne d’une série policière, le puissant cartel mexicain de Sinaloa, l’un des plus influents au monde, a envoyé des « chimistes » près de Toulon, dans le Var, pour fabriquer des drogues de synthèse, notamment de la méthamphétamine.
Cette opération, révélée par Europol le 28 mai 2025, marque une première en France et souligne l’expansion des réseaux criminels transnationaux en Europe. Selon les enquêteurs, ce réseau, démantelé le 19 mai après un an d’enquête, était piloté par le cartel de Sinaloa, fondé par Joaquín « El Chapo » Guzmán, et impliquait une collaboration étroite avec des narcotrafiquants français.
D'autres réseaux présents en France ?
L’enquête, menée par la gendarmerie nationale, a permis d’interpeller seize personnes, dont deux Français d'origine algérienne bien connus pour des affaires de stupéfiants dans la région toulonnaise. Ces derniers assuraient la logistique, notamment l’approvisionnement en produits chimiques via des sociétés légales.
Les « chimistes » mexicains, arrivés au printemps 2024, produisaient des centaines de kilos de méthamphétamine dans une villa luxueuse de l’arrière-pays varois. Ce réseau pyramidal, dirigé par un chef mexicain, s’étendait à la Belgique, l’Espagne, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, illustrant la portée globale du cartel.
Cette opération a permis de saisir des quantités importantes de drogue, mais les enquêteurs craignent que d’autres réseaux similaires soient déjà en place. Le démantèlement de ce laboratoire clandestin intervient dans un contexte de lutte accrue contre le narcotrafic en France.
La présence du cartel de Sinaloa, connu pour sa violence et son influence, inquiète les autorités, qui redoutent une escalade des activités criminelles. Cette affaire met aussi en lumière les défis posés par la mondialisation du crime organisé, les cartels exploitant les failles des systèmes légaux pour étendre leur emprise.
La production de drogues de synthèse en Europe, motivée par des profits élevés, reflète une stratégie des cartels mexicains pour s’implanter sur un marché lucratif. La France, avec ses ports méditerranéens comme Toulon et Marseille, devient une cible privilégiée pour le trafic international. Europol note une collaboration croissante entre cartels mexicains et réseaux criminels européens, marquée par une concurrence féroce et l’infiltration de structures légales.