Paris pourrait perdre 2 600 ménages par an jusqu’en 2050, selon l’Insee

Selon plusieurs études publiées par l’Insee, Paris pourrait perdre 2 600 ménages chaque année jusqu’en 2050. Ce recul constant s’expliquerait par un exode massif des familles vers la banlieue, la flambée des prix de l’immobilier, le vieillissement des habitants et la réduction progressive de la taille des foyers dans la capitale.
Paris est le seul département d’Île-de-France où le nombre de ménages va continuer à baisser chaque année jusqu’en 2050. L’Insee prévoit une diminution moyenne de 0,24 % par an, soit une perte annuelle de 2 600 ménages, selon les chiffres publiés dans les études rendues publiques cette semaine.
Entre 2013 et 2018, Paris perdait déjà 2 700 ménages chaque année. D’après les données rapportées par France Info, cette tendance s’inscrit dans un recul plus large entamé depuis les années 2010. Paris aurait perdu plus de 100 000 habitants entre 2010 et 2021, soit 5 % de sa population.
Plusieurs causes sont citées : le prix de l’immobilier, le manque de logements adaptés, et la saturation du bâti. « Les ménages en quête d’un logement investissent dans des territoires auparavant peu attractifs », explique Lydie Launay au Figaro. « La baisse démographique est enclenchée depuis 2011, entraînée par de nombreux départs au profit de la banlieue proche et de la province », confirme l’Insee.
Une transformation des ménages parisiens
Ce recul s’accompagne d’un changement dans la composition des foyers. Déjà majoritaires en 2018 (52 %), les personnes vivant seules pourraient représenter 55 % des ménages parisiens en 2050. Dans le même temps, la part des couples, avec ou sans enfant, passerait de 35 % à 33 %, et celle des familles monoparentales resterait stable autour de 7,5 %.
La taille moyenne des ménages, déjà la plus faible de France, continuerait de diminuer, passant de 1,88 personne par foyer en 2008 à 1,76 en 2050. Cela s’explique aussi par le vieillissement de la population : les plus de 60 ans sont de plus en plus nombreux, tandis que les 15-59 ans sont en léger recul.
Paris, seule en recul dans une région en croissance
À l’inverse, tous les autres départements franciliens verraient leur nombre de ménages augmenter. La Seine-Saint-Denis (+0,58 %), la Seine-et-Marne (+0,53 %) et le Val-d’Oise (+0,50 %) afficheraient les progressions les plus fortes. Paris fait ainsi figure d’exception en Île-de-France, comme le souligne clairement l’Insee dans ses études.
Certains élus parisiens évoquent des pistes pour enrayer cette baisse. Jacques Baudrier, adjoint au logement, propose de tripler la taxe sur les résidences secondaires, qui représentent 28 % du parc privé, soit près de 300 000 logements. Il prend exemple sur Vancouver, où une politique fiscale stricte a permis de réduire massivement le nombre de logements vacants.
Mais pour l’Insee, il ne s’agit que de projections, et non de prévisions fermes. Les courbes peuvent encore évoluer, mais si rien ne change, Paris pourrait repasser sous la barre des 2 millions d’habitants d’ici 2050. La dynamique de déclin semble bien installée.