Éric Ciotti veut une commission d’enquête sur le coût de l’immigration

Éric Ciotti, président de l’UDR, demande ce mardi la création d'une commission d’enquête à l’Assemblée nationale pour évaluer le coût de l’immigration en France. Objectif : chiffrer les dépenses et alimenter un débat public, sans stigmatisation, selon lui.
Mardi 24 juin, Éric Ciotti, président du groupe Union des droites pour la République (UDR), franchit une nouvelle étape dans son offensive sur le thème de l’immigration. Lors de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, il va proposer la création d’une commission d’enquête visant à évaluer les coûts de l’immigration en France ces dernières années. Après une première initiative visant à interdire l’exécution provisoire des peines d’inéligibilité une semaine plus tôt, cette proposition soutenue par ses alliés du Rassemblement national, s’inscrit dans une démarche de « transparence » pour éclairer un sujet jugé crucial par l’UDR.
Coût de l’immigration et coup politique
Dans leur proposition de résolution, les députés UDR estiment que « les données disponibles suggèrent que l’immigration représente une charge financière » importante, citant des dépenses comme l’Aide médicale d’État (1,2 milliard d’euros en 2025) ou l’hébergement d’urgence des migrants (plus d’un milliard annuellement). Ils souhaitent analyser les coûts directs (accueil, santé, éducation, aide sociale) et indirects (sécurité, justice, infrastructures publiques), ainsi que l’impact économique sur le marché du travail et l’environnement. « Il ne s’agit pas de stigmatiser, mais de fournir une analyse factuelle pour un débat informé », insiste le texte. A cette demande de création d’une commission d’enquête s’ajoute la volonté de l’UDR de dénoncer les accords franco-algériens de 1968 et 2013.
📌 Rendez-vous ce jeudi 26 juin à l'Assemblée nationale pour défendre notre niche parlementaire avec nos députés ! #NicheUDRpic.twitter.com/HDF1vxM1mo
— Groupe UDR (@groupeudr) June 23, 2025
Éric Ciotti, connu pour ses positions fermes sur l’immigration, avait déjà évoqué des économies potentielles, comme suspendre les prestations sociales aux nouveaux arrivants pour économiser « 7 milliards d’euros ». Cette commission, si elle voit le jour, pourrait débuter ses auditions dès juillet, grâce au « droit de tirage » annuel de l’UDR, qui garantit une forte probabilité d’adoption.
Cependant, cette démarche risque de raviver les tensions. La gauche dénonce une instrumentalisation, comme lors du vote récent sur l’interdiction des mariages avec des étrangers en situation irrégulière.
En toile de fond se dessine également une rivalité avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a succédé à Éric Ciotti à la tête des Républicains et qui vise également 2027.
Une autre commission d’enquête sur les conditions de vie des migrants vient d’être créée, signe que le sujet migratoire reste central à l’Assemblée.
En pleine niche parlementaire de l’UDR, Éric Ciotti impose ses thèmes – immigration, sécurité, justice – et s’affirme comme une voix centrale à droite, malgré les polémiques et son divorce avec Les Républicains.