Bruno Le Maire : un retour au gouvernement qui déchaîne la critique

Le retour surprise de Bruno Le Maire au ministère des Armées dans le gouvernement Lecornu suscite une vague de contestations. Accusé par les oppositions de tous bords d'avoir aggravé la dette publique française, il cristallise l'indignation sur les réseaux sociaux et en politique, menaçant la stabilité de l'exécutif.
Le retour inattendu de l'ancien ministre de l'Économie, après un an en retrait de la vie politique, reflète les tensions au sein du bloc central et met en lumière les divisions persistantes sur la gestion budgétaire du pays. Nommé le 5 octobre, Bruno Le Maire justifie son engagement par « les circonstances exceptionnelles que traverse la France », affirmant vouloir « servir les Français et nos soldats ».
Dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) October 5, 2025
J’ai donc accepté la proposition du président de la République et du Premier ministre de diriger le ministère des Armées et des Anciens Combattants.
Je viens pour servir les Français. Je viens…
Pourtant, cette nomination, au sein d'un gouvernement marqué par de nombreuses reconductions, est perçue comme un manque de renouvellement et un aveu d'échec.
Un ministre qui fait l’unanimité contre lui
Sur les réseaux sociaux les critiques sont unanimes, tout comme au sein des oppositions : des Insoumis (LFI) au Rassemblement national (RN) en passant par les alliés du socle commun (LR), tous ont réagi avec virulence. Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, a qualifié ce retour de « pathétique » pour « l’homme qui a mis la France en faillite », tandis qu'Éric Ciotti, président de l’UDR, raille « le retour de l’homme aux 1 000 milliards de dette ».
L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy Thierry Mariani moque de son côté le retournement de veste du ministre Le Maire qui affirmait il y a deux semaines qu’il ne reviendrait pas au gouvernement.
Le gag de ce remaniement : voilà ce que disait @BrunoLeMaire dans une interview à l’@usinenouvelle le 22 septembre 2025 !!!
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) October 5, 2025
Il y’a même pas 2 semaines 😂😂
À ce niveau là, c’est une prouesse
Au moins, on sait ce que vaut sa parole . pic.twitter.com/CI5KdZo4JL
À gauche, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier (EELV) dénonce « la prime à l’incompétence ». Jean-Luc Mélenchon reste plus vague mais évoque néanmoins un « cortège de revenants ».
Le sénateur Patrick Kanner (PS) ironise, lui, sur le « Mozart de la finance qui a ruiné notre pays ».
Et que dire du retour de Bruno Lemaire, Mozart de la finance qui a ruiné notre pays ?
— Patrick Kanner (@PatrickKanner) October 5, 2025
Que dire du maintien de Rachida Dati, mise en examen et renvoyée en correctionnelle pour corruption ?
Même au sein des Républicains, alliés fragiles du pouvoir, la nomination irrite au point qu’elle remet en cause la participation du parti au nouveau gouvernement.
L’homme qui voulait mettre l’économie russe à genoux
Sur les réseaux sociaux, la nomination de Bruno Le Maire a été largement moquée, beaucoup rappelant ses mots de mars 2022 selon lesquels : « Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe ».
Une formule reprise par le président des Patriotes Florian Philippot, qui ironise : « Lui qui voulait au ministère de l’Économie "mettre à genoux la Russie" va-t-il vouloir le faire militairement maintenant ? Avec le même résultat ? ».
Gouvernement Lecornu : ça vient de tomber et quasiment zéro changement, quelle blague !
— Florian Philippot (@f_philippot) October 5, 2025
Mais a noter : le retour de BRUNO LE MAIRE, et cette fois au ministère des Armées !
Lui qui voulait au ministère de l’Économie « mettre à genou la Russie » va-t-il vouloir le faire… pic.twitter.com/VPYWEvLLNT
Moqué par les uns, dénoncé par les autres, le retour de Bruno Le Maire au gouvernement semble fragiliser considérablement la nouvelle équipe en place à tel point que certains s’interrogent sur un possible retrait de ce dernier dans les heures qui viennent.
Les débats au Parlement s'annoncent houleux, avec des appels à la démission ou au retrait de cette nomination.