Gouvernement Lecornu II : oppositions vent debout, censure en ligne de mire

Le gouvernement Lecornu II, annoncé le 12 octobre, suscite une tempête politique. Avec Laurent Nuñez à l’Intérieur et des reconductions comme Darmanin, l’équipe vise un budget 2026. Mais le RN et LFI promettent une censure rapide et LR exclut ses transfuges.
Reconstitué en urgence après la démission éclair de Lecornu, le nouveau gouvernement, « de mission », selon les mots du chef du gouvernement, devait apaiser la crise politique. Composé de 34 ministres, il a été dévoilé dimanche soir.
Un gouvernement de mission est nommé pour donner un budget à la France avant la fin de l’année.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 12, 2025
Je remercie les femmes et les hommes qui s'engagent dans ce gouvernement en toute liberté au-delà des intérêts personnels et partisans.
Une seule chose compte : l’intérêt du pays.
Laurent Nuñez succède à Bruno Retailleau à l’Intérieur, Gérald Darmanin reste à la Justice, Monique Barbut intègre la Transition écologique. Les oppositions s’enflamment et, à peine nommé, le nouvel exécutif est déjà sur la sellette.
RN et LFI en ordre de bataille, Les Républicains fracturés
Marine Le Pen (RN), chef de file du premier groupe d’opposition à l’Assemblée, a annoncé une motion de censure dès lundi avec le soutien revendiqué de ses alliés de l’UDR d’Éric Ciotti, réclamant une dissolution.
Comme nous l’affirmons depuis plusieurs jours, le gouvernement sera censuré par le Rassemblement national et nos alliés de l’UDR.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 12, 2025
Nous déposerons dès demain une motion de censure contre celui-ci.
Le président de la République doit annoncer au plus vite la dissolution de…
Son vice-président au groupe RN à l’Assemblée a, de son côté, ironisé sur X : « Ça y est, on connaît enfin les noms de ceux qui seront censurés ». LFI lui emboîte le pas, Mathilde Panot, présidente du groupe mélenchoniste au Palais Bourbon, moquant également la nouvelle équipe : « Ne déballez pas vos cartons, la censure arrive ! ».
Gouvernement Lecornu 2 : la Macronie de plus en plus isolée et rabougrie.
— Mathilde Panot (@MathildePanot) October 12, 2025
Un conseil aux nouveaux arrivants : ne déballez pas trop vite vos cartons.
La censure arrive.
Et le départ de Macron suivra !
Le coordinateur national du parti, Manuel Bompard a confirmé le dépôt immédiat d’une motion de censure, alors que le président de la commission des finances, Éric Coquerel (LFI), dénonce un « pur gouvernement macroniste ».
Les socialistes temporisent. Olivier Faure, qui avait poussé pour une cohabitation de la gauche avec Emmanuel Macron, s’est contenté de commenté par un laconique « No comment » sur le réseau social X, disant attendre la déclaration de politique générale mercredi.
No comment…
— Olivier Faure (@faureolivier) October 12, 2025
Arthur Delaporte (PS), lui, menace clairement de censure si la réforme des retraites n'est pas retirée. Marine Tondelier (écologistes) esquive : « Tout le monde a compris », quand le communiste Ian Brossat fustige un « énième gouvernement macroniste avec ses casseroles ».
À droite, LR exclut six ministres ayant rejoint Lecornu, dont Rachida Dati et Annie Genevard, qui revendique sur X sa « fidélité » au parti. Le parti dirigé par Bruno Retailleau n’a pas encore évoqué une éventuelle censure.
Au centre, ce gouvernement ne suscite pas non plus beaucoup d’enthousiasme
Sylvain Maillard (Renaissance), député macroniste de Paris, espère éviter la censure et plaide pour un débat sur la réforme des retraites, assurant que la survie du gouvernement est dans les mains du Parti socialiste.