Lecornu veut renégocier l’accord franco-algérien de 1968 après le vote du RN
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© Compte X @franceinfoSébastien Lecornu appelle à renégocier l’accord franco-algérien de 1968, jugé daté, à la suite de l’adoption surprise d’une résolution RN à l’Assemblée. La gauche dénonce un racisme décomplexé, tandis que la droite presse Macron d’agir fermement.
La déclaration du Premier ministre en faveur d’une renégociation de l’accord de 1968 entre Paris et Alger relance les débats suscités par le vote parlementaire historique du Rassemblement national (RN) en faveur d’une dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968.
Le chef du gouvernement souligne la nécessité d’adapter un texte ancien aux réalités actuelles et provoque l’ire de la gauche.
🔴 France / Algérie : "Faut-il abroger l'accord de 1968 ? Je pense qu'il faut le renégocier parce qu'il appartient à une autre époque"
— franceinfo (@franceinfo) October 30, 2025
🗨️ Sébastien Lecornu, Premier ministre, après le vote non contraignant contre cet accord, ce jeudi, à l'Assemblée#canal16pic.twitter.com/g99xRv3ogU
Victoire symbolique du RN et réactions en chaîne
Le 30 octobre, l’Assemblée nationale a adopté à une voix près (185 pour, 184 contre) une résolution du RN visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968. Signé six ans après la guerre d’Algérie, ce texte accorde aux Algériens des facilités en matière de circulation, séjour et emploi, comme un certificat de résidence de dix ans accéléré. Pour la première fois, un texte RN passe, grâce aux voix de LR, Horizons et alliés.
En déplacement à Carentan (Manche), Sébastien Lecornu a réagi : « Il faut le renégocier parce qu’il appartient à une autre époque. […] On voit bien qu’on n’est plus du tout dans la même période. »
 Il respecte le vote mais rappelle : « La politique étrangère de la France n’est pas faite par des résolutions au Parlement. C’est le président de la République qui est garant des traités, qui les négocie et qui les signe. »
Bruno Retailleau (LR) exhorte Macron à ne pas ignorer ce vote et à « assumer la fermeté avec l’Algérie », fustigeant une « diplomatie des bons sentiments » qui a échoué.
Le président de la République ne peut ignorer ce vote pic.twitter.com/kUEpdgJbtc
— les Républicains (@lesRepublicains) October 30, 2025
Jordan Bardella (RN) demande sur RTL de « prendre acte » et de rompre les facilitations migratoires pour les citoyens algériens. Éric Zemmour, également hostile à ces accords, se félicite de ce vote sur X mais s’interroge sur ses « effets concrets » alors que les Algériens sont la population étrangère la plus représentée dans les prisons françaises, en situation de surpopulation.
La gauche s’indigne. La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier (EELV) s’emporte : « Le fascisme ne passera pas par nous. » Elle dénonce un « racisme totalement décomplexé », quand le socialiste Boris Vallaud parle d’« obsession raciste anti-algérienne » et d’un « grand mensonge aux Français ».
La balle est désormais dans le camp du président Macron, qui a oscillé entre méthode douce avec son homologue Tebboune et durcissement du ton, sans qu’aucune de ces deux méthodes ne produise d’effets favorables.



















