Emplois présumés fictifs au RN : mis en examen, Jean-Marie Le Pen dénonce une «arnaque politicienne»
- Avec AFP
L'ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen a été mis en examen pour, notamment, «détournement de fonds publics» dans l'affaire des emplois présumés fictifs du parti. Il estime de son côté qu'il s'agit d'une persécution des eurosceptiques.
L'ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen a été mis en examen le 13 septembre pour «détournement de fonds publics» et «complicité» de ce délit dans l'affaire des emplois présumés fictifs du parti de droite radicale au Parlement européen, a appris l'AFP auprès de ses avocats.
Le cofondateur du parti, rebaptisé Rassemblement national (RN), a été interrogé pendant plus de quatre heures par les juges d'instruction parisiens Claire Thépaut et Dominique Blanc sur les emplois de trois de ses assistants, selon ses avocats.
Une incursion du pouvoir judiciaire dans le pouvoir législatif
Jean-Marie Le Pen, 91 ans, «est très fatigué par tout ceci», a déclaré son avocat Frédéric Joachim. «C'est une affaire de toute évidence politique voire politicienne», a-t-il poursuivi, dénonçant une «incursion du pouvoir judiciaire dans le pouvoir législatif».
Interrogé par l'AFP, Jean-Marie Le Pen a pour sa part dénoncé «une arnaque politicienne montée il y a plusieurs années entre [l'ancienne ministre française de la Justice] Christiane Taubira et [l'ancien président allemand du Parlement européen] Martin Schulz, qui avaient pour but de persécuter les eurosceptiques». Il a par ailleurs précisé qu'il allait être à nouveau convoqué devant les juges «en octobre», son entourage précisant qu'il s'agissait du 25 octobre.
Déjà convoqué le 11 avril dans cette affaire, Jean-Marie Le Pen, qui a présidé le Front National de 1972 à 2011, avait refusé de se rendre chez les juges, se considérant encore protégé par son immunité d'eurodéputé. Cette dernière avait pourtant été levée par le Parlement européen, à la demande de la justice française, le 12 mars.
Les magistrats instructeurs soupçonnent le RN et ses dirigeants d'avoir mis en place «de manière concertée et délibérée [un] système de détournement» des enveloppes allouées par l'UE à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires, afin de permettre au parti de faire des économies sur ses salaires. Le préjudice a été estimé par le Parlement européen à près de 7 millions d'euros pour la période 2009-2017.
Dans ce dossier, une vingtaine de mises en examen ont été prononcées, dont celle de Marine Le Pen, présidente du RN et fille de Jean-Marie Le Pen, l'ancien compagnon de cette dernière Louis Aliot, ou encore Wallerand de Saint-Just, le trésorier du parti, pour «détournement de fonds publics» ou complicité. Le parti a lui aussi été mis en examen dans cette affaire.
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