Deux militaires irakiens tués et plusieurs blessés dans un attentat attribué à Daesh à Kirkouk
- Avec AFP
Une attaque imputée à Daesh a fait deux morts et trois blessés dans les rangs de l'armée irakienne à Kirkouk. Défaits, des milliers de djihadistes seraient toujours présents dans les zones désertiques à la frontière entre la Syrie et l'Irak.
Deux soldats ont été tués et trois blessés dans un attentat à la bombe visant leurs véhicules militaires dans le nord de l'Irak, ont indiqué ce 22 décembre à l'AFP deux sources de sécurité, imputant l'attaque aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI, Daesh).
L'attentat survenu dans la soirée du 21 décembre n'a pas été revendiqué dans l'immédiat. Il s'est déroulé dans les environs de Dibs, localité située près de Kirkouk. Des «éléments de l'EI» ont fait exploser «deux bombes» au passage de deux véhicules militaires, avant d'attaquer à l'arme automatique, a indiqué un officier de l'armée s'exprimant sous anonymat.
Selon lui, deux soldats ont été tués et trois autres blessés. Un bilan confirmé par une source policière.
Daesh vaincu, mais toujours présent
Le secteur de l'attaque, entre Kirkouk, ville tenue par le gouvernement fédéral, et Erbil, capitale du Kurdistan autonome, fait partie de ces zones limitrophes que se disputent les deux entités. Le groupe Etat islamique ayant régulièrement frappé dans ces zones, les deux camps tentent d'accroître la coopération entre leurs forces respectives, afin d'éviter tout vide sécuritaire profitant aux djihadistes.
Cette attaque intervient après une embuscade dans les environs de Kirkouk revendiquée par Daesh, qui a fait le 18 décembre neuf morts dans les rangs de la police fédérale.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, Daesh a vu son «califat» autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.
Si l'Irak a proclamé sa victoire contre Daesh en 2017, les djihadistes continuent de mener des attaques, le plus souvent contre les forces de l'ordre.
Exploitant la frontière poreuse entre l'Irak et la Syrie, l'organisation djihadiste conserverait «entre 6 000 et 10 000 combattants dans ces deux pays, concentrés surtout dans les zones rurales, principalement des ressortissants irakiens et syriens», soulignait un rapport de l'ONU publié durant l'été 2022. Le 21 décembre, lors d'une réunion avec les responsables sécuritaires irakiens, le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani leur a demandé de «réévaluer entièrement les plans en vigueur et changer les tactiques militaires appliquées dans les zones où le terrorisme reste actif», selon un communiqué de ses services.
Auparavant, il avait dénoncé «des erreurs des services de sécurité», en évoquant l'embuscade contre la police fédérale : «Il y a un manquement clair qui a mené à ce drame, il faudra rendre des comptes».