Contre-offensive ukrainienne : un moyen pour Kiev de «négocier», selon le camp occidental
Les principaux soutiens de Kiev ont assuré qu’ils intensifieraient leur aide militaire aux forces ukrainiennes. Selon eux, la contre-offensive en cours vise à donner plus de poids à l’Ukraine, lors d’éventuelles négociations.
«L'offensive est lancée et les Ukrainiens avancent», a assuré le 13 juin, depuis la Maison Blanche, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg. «Nous n’en sommes qu’au début, mais plus les Ukrainiens pourront libérer de territoire, meilleure sera leur position à la table des négociations», a-t-il poursuivi, sans évoquer la possibilité d'une reconquête de la Crimée ou du Donbass.
Après plus d’une semaine d'âpres combats, les soutiens occidentaux de Kiev ont fini par confirmer que la contre-offensive ukrainienne était en cours. L'Ukraine a revendiqué la prise de plusieurs villages. La Russie quant à elle affirme étriller les troupes et le matériel de l'assaillant, rapportant ce 14 juin frapper des réserves dans la profondeur ukrainienne.
Jens Stoltenberg a par ailleurs déclaré que le bloc militaire mené par Washington annoncerait un nouveau coup de pouce aux forces ukrainiennes à l’occasion du sommet prévu mi-juillet à Vilnius, en Lituanie, sommet auquel est convié le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Les Etats-Unis ont annoncé le 13 juin une aide militaire supplémentaire de 325 millions de dollars, notamment pour remplacer les blindés américains mis hors de combat au cours des premiers jours de l’offensive.
«Nous souhaitons» que la contre-offensive ukrainienne soit «la plus victorieuse possible pour pouvoir ensuite déclencher une phase de négociation dans de bonnes conditions», a quant à lui déclaré, la veille, Emmanuel Macron, dépeignant une opération militaire «préparée avec soin, méthode».
«Cette offensive a vocation à se déployer sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois», selon Macron
Selon le locataire de l’Elysée, qui recevait son homologue polonais Andrzej Duda ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz, «cette offensive a vocation à se déployer sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois». Par ailleurs, la France va continuer à «intensifier» ses livraisons d’armes et de munitions à Kiev, et une maintenance sera apportée aux matériels endommagés, a-t-il précisé devant la presse.
La contre-offensive ukrainienne est «difficile», mais elle «progresse», a déclaré le même jour Volodymyr Zelensky.
Pour sa part, Moscou affirme infliger de lourdes pertes aux forces ukrainiennes. Des pertes qui seraient quasi «catastrophiques», selon Vladimir Poutine. Lors d’une rencontre au Kremlin avec des correspondants de guerre le 13 juin, le président russe a notamment déclaré que 160 chars et 360 blindés avaient été détruits dans les rangs ukrainiens. «Environ 25 ou peut-être 30% de l'équipement» fourni par les Occidentaux aurait été détruit, selon les estimations du chef d’Etat russe.
La veille, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius avait affirmé auprès de la chaîne RTL-Allemagne que Berlin ne serait pas en mesure de «remplacer chaque char qui cesse de fonctionner» en Ukraine. Une réponse à la demande du vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui demandait à l’Allemagne de fournir plus de chars et de blindés aux troupes ukrainiennes. Mi-mai, Berlin avait annoncé la préparation d’une nouvelle aide militaire destinée à l’Ukraine, chiffrée à 2,7 milliards d’euros et incluant notamment des chars et des blindés.