Offensive israélienne à Rafah : les diplomaties chinoise et russe appellent à la retenue
Dans un communiqué, Pékin a exhorté Israël à mettre fin aux combats dans la bande de Gaza. La Chine est préoccupée par la situation humanitaire à Rafah. La diplomatie russe évoque de son côté une «tragédie».
L'éventualité d'une opération terrestre israélienne à Rafah, et ce, alors que la population gazaouie s'y entasse, attise les craintes de la communauté internationale. C'est le cas notamment de la diplomatie chinoise qui a appelé ce 13 février Israël à cesser les combats à Gaza.
Dans un communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères a fait part de sa vive préoccupation face à «la situation à Rafah». Pékin a condamné «les actes contre les civils et le droit international» et appelé l'État israélien «à mettre fin aux opérations militaires dès que possible». En effet, la Chine espère que les autorités israéliennes feront tout leur possible «pour éviter des pertes parmi les civils innocents et empêcher une catastrophe humanitaire encore plus dévastatrice à Rafah».
Des propos analogues à ceux de Moscou. Intervenant à la XIIIe conférence sur le Moyen-Orient au Club Valdaï ce 13 février, Sergueï Lavrov a jugé «sans avenir» le «refus du compromis» d'Israël.
Mikhaïl Bogdanov, envoyé spécial du président russe pour le Moyen-Orient et les pays d'Afrique, également vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré ce 13 février à l'agence TASS que la Russie avait une perception «négative» de l'opération sur le point d'être lancée par Tsahal à Rafah. «La poursuite des hostilités est tout simplement une catastrophe. Des dizaines, voire des centaines de personnes sont tuées chaque jour. Les pertes sont énormes – des femmes, des enfants», a-t-il affirmé. Avant de conclure : «C'est une tragédie.»
Netanyahou déterminé à détruire le Hamas
Les propos des diplomaties chinoise et russe interviennent alors que Benjamin Netanyahou a rejeté les nombreux appels internationaux, y compris de la part des États-Unis, lui demandant de ne pas intervenir à Rafah. «Ceux qui disent qu’il ne faut en aucun cas entrer dans Rafah disent en réalité qu’il faut perdre la guerre. Maintenir le Hamas sur place», a déclaré le 11 février le Premier ministre israélien, cité par The Times of Israël. Il a toutefois assuré que l'armée israélienne prévoirait «un passage sécurisé pour la population civile» avant l’incursion. «La victoire est à portée de main», a-t-il également affirmé. Avant d'ajouter : «Nous allons atteindre les bataillons terroristes restants du Hamas et Rafah, qui est le dernier bastion.»
Rafah est la localité septentrionale de la bande de Gaza, seul point de passage avec l'Égypte. Aujourd'hui, la population civile gazaouie ayant fui les bombardements israéliens s'agglutine dans cette zone limitrophe. Environ 1,4 million de civils y seraient présents.
Depuis le début du conflit à Gaza, la Chine et la Russie ont voté en faveur d'un cessez-le-feu. Plaidant pour une approche équilibrée du conflit, les deux pays privilégient la diplomatie et prennent en compte les attentes des populations palestiniennes, concernant la fin de la colonisation et la création d'un État palestinien indépendant.