Selon des ONG palestiniennes, deux Gazaouis sont morts «de tortures» dans une prison israélienne
Deux associations, le Club des prisonniers et le Comité des affaires des prisonniers palestiniens, ont fait état le 2 mai de la mort de deux Gazaouis qui auraient subi des «tortures» de la part de l'armée israélienne. L'un d'entre eux était médecin. Connu des Palestiniens, il exerçait dans l'un des hôpitaux de Gaza.
Dans un communiqué commun publié sur Facebook le 2 mai, le Club des prisonniers et le Comité des affaires des prisonniers palestiniens ont annoncé la mort de deux Gazaouis, dont un médecin, qui auraient succombé à «des tortures».
Les deux ONG palestiniennes ont annoncé la mort «de deux détenus de Gaza», dont «le Dr Adnane Ahmed Atiya al-Bourch, 50 ans [...] chef du département d'orthopédie de l'hôpital Al-Chifa». L'autre détenu décédé est Abdel Bari Rajab Khadir, 33 ans.
Selon les informations rapportées par les associations, le médecin a été arrêté en décembre 2023 par les forces israéliennes à l'hôpital Al-Awda, dans le nord de Gaza. Il est mort le 19 avril dernier à la prison d'Ofer, en Cisjordanie occupée. Toujours selon le communiqué, il avait été blessé «il y a cinq mois». Contrairement à celui de l'autre victime, son corps n'aurait pas été restitué.
Les deux hommes sont morts «des suites de tortures et de "crimes médicaux" dont sont victimes les détenus de Gaza», affirment les deux organisations, en référence au manque de soins régulièrement dénoncé par les défenseurs des droits humains israéliens et palestiniens.
L'armée israélienne dit «n'être pas informée» de tels faits
Selon des informations rapportées par le média qatari Al Jazeera, le docteur Adnane al-Bourch est né dans la ville de Jabalia en 1974 et a fait une partie de ses études de médecine en Roumanie. Il passait régulièrement dans les médias depuis l'offensive israélienne dans la bande de Gaza pour expliquer les difficultés du corps médical à soigner les patients dans ces conditions.
Face à la mort de ses deux Gazaouis, les associations palestiniennes ont fait part des pressions juridiques qu'elles subissaient. De ce fait, elles «ont renouvelé leur appel aux Nations unies et à toutes les institutions internationales à assumer leurs responsabilités face aux crimes commis par l'occupation contre les prisonniers et les détenus», tout en les enjoignant à prendre des mesures concrètes.
Le ministère de la Santé du Hamas dans la bande de Gaza a condamné «le meurtre [...] sous la torture» du docteur Bourch, affirmant que son décès portait à 492 le nombre de membres du personnel médical tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par la sanglante attaque du Hamas contre le sud de l'État hébreu.
De son côté, l'armée israélienne a indiqué à l'AFP «n'être pas informée» de tels faits. Tsahal a ouvert une enquête le 19 décembre après la mort en détention de plusieurs Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.