Hezbollah-Israël : branle-bas de combat pour éviter une escalade
Après la frappe dans le Golan occupé qui a tué 12 enfants le 27 juillet, Téhéran, Washington et Paris s'activent pour éviter que la réponse israélienne provoque une escalade régionale. Selon la diplomatie libanaise, le Hezbollah serait prêt à se retirer de la frontière si Tsahal stoppe ses violations.
La journée du 28 juillet a été relativement calme sur le front nord à la frontière israélo-libanaise. Les chancelleries, elles, sont sur le qui-vive pour empêcher une guerre totale entre les deux ennemis.
«Le Hezbollah est prêt à se retirer derrière le Litani si Israël stoppe ses violations», a affirmé le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib dans un entretien à la chaîne al-Hadath le 28 juillet. Le ministre intérimaire des Affaires étrangères a rappelé que les États-Unis lui ont demandé de «contenir» le parti chiite. «Nous avons informé le Hezbollah de la demande des États-Unis», a indiqué le diplomate libanais. «Le Hezbollah sera aux côtés de l’État et nous défendrons le Liban», a-t-il également lancé, avant de souligner que «le déclenchement d’une guerre élargie n’est pas dans l’intérêt d’Israël ni dans celui du Liban».
En effet, depuis la frappe sur Majdel Chams dans le Golan occupé, qui a fait 12 victimes civiles le 27 juillet, les yeux sont rivés sur la probable réponse israélienne. Le Hezbollah a nié être responsable de cette attaque, tandis que les États-Unis et Israël affirment le contraire.
Pour éviter une escalade entre les deux ennemis, l'émissaire américain Amos Hochstein a joint le président de la Chambre Nabih Berry, le Premier ministre libanais Nagib Mikati et le leader druze Walid Joumblatt, ainsi que les Israéliens, afin d'empêcher que la riposte ne conduise à une guerre généralisée, a rapporté L'Orient-Le Jour.
Washington demande à Israël de ne pas viser Beyrouth
«Il y a également eu un contact irano-américain visant à prévenir l'escalade», a même assuré une source diplomatique au quotidien libanais, sans préciser le niveau ou les organismes impliqués. «Les Américains ont demandé aux Iraniens de faire pression sur le Hezbollah pour ne pas aggraver l'escalade et la réponse, tandis que les Iraniens ont insisté sur le fait que si Israël décidait d'élargir la bataille et de changer les règles d'engagement, tout l'axe iranien serait impliqué aux côtés du Hezbollah», a-t-elle rapporté.
Toujours selon le même média, Washington insiste auprès des Israéliens pour que la frappe ne vise pas Beyrouth et que la réponse de l'État hébreu soit contrôlée. Dans une interview sur la chaîne CBS news, le chef de la majorité au Sénat américain, Chuck Schumer, a déclaré: «Israël a tout à fait le droit de se défendre contre le Hezbollah comme il le fait contre le Hamas».
De son côté, Téhéran a averti par l'intermédiaire du porte-parole de la diplomatie iranienne Nasser Kanaani que «toute mesure stupide du régime sioniste peut conduire à l’expansion de l’instabilité, de l’insécurité et des flammes de la guerre dans la région. Dans ce cas, le régime en question sera définitivement et fondamentalement responsable des répercussions et des réactions imprévues à ce comportement stupide». L'Iran a également insisté sur le fait qu'«après dix mois de massacres dans la bande de Gaza et de massacres de femmes et d'enfants palestiniens, le régime d'apartheid israélien cherche à tromper l'opinion publique avec un scénario inventé pour détourner l'attention du monde des crimes qu'il commet à grande échelle en Palestine».
Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre israélien et a affirmé que la France était «pleinement engagée à tout faire pour éviter une nouvelle escalade dans la région». Selon l’Élysée, le président français «a également redit la nécessité de parvenir à une solution politique sur la question de la Ligne bleue, sur la base de la résolution 1701».
Benjamin Netanyahou, qui était à Washington le 27 juillet, a martelé sur un message publié sur la plateforme X que «le Hezbollah paiera un lourd tribut qu’il n’a pas payé jusqu’à présent». Le chef du gouvernement a également réuni son cabinet de guerre pour décider du timing de la réponse.