«Notre réponse viendra», Nasrallah menace Israël d'une riposte après la frappe sur Beyrouth
Dans un discours prononcé le 1er août, Hassan Nasrallah a averti Israël que la riposte à la mort du chef militaire de son parti Fouad Chokor sera «réelle» et «très étudiée». Le secrétaire général du Hezbollah s'en est également pris aux soutiens de l'État hébreu les jugeant également responsables de la situation au Proche-Orient.
Le discours était attendu. Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a fait son apparition sur les écrans des télévisions libanaises à 17h heure locale le 1er août. Après la frappe israélienne qui a tué Fouad Chokor, haut cadre militaire du parti, à Beyrouth le 30 juillet, le leader de la milice chiite a prévenu Israël que son mouvement était passé à «une nouvelle étape».
Dans son allocution, le chef de l'organisation pro-iranienne a averti Israël que «notre réponse viendra», ajoutant que «cela n’est pas discutable». «C’est à l’ennemi et ceux qui se tiennent derrière lui d’attendre maintenant», a encore déclaré le leader du parti chiite libanais.
«Vous ne savez pas quelles lignes rouges vous avez franchies ! L'ennemi doit maintenant s'attendre à la colère et à la revanche» a-t-il lancé, après avoir évoqué les assassinats d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran et de Fouad Chokor à Beyrouth. «Les Israéliens sont joyeux, ils ont tué Sayyed Mohsen [Fouad Chokor, ndlr.] et Ismaïl Haniyeh en quelques heures. Riez maintenant, mais vous pleurerez beaucoup», a poursuivi Nasrallah, promettant une riposte «réelle, pas factice» et «très étudiée».
Concernant la mort du haut gradé de l'organisation, le chef de la milice chiite a minoré sa perte en déclarant que «lorsqu’un de nos commandants tombe en martyr, on le remplace rapidement, par un de ses élèves». «Nous avons une excellente nouvelle génération de commandants», a encore affirmé le Hezbollah.
Le Hezbollah va passer à une «nouvelle étape»
De surcroît, le leader du mouvement chiite a répété qu'ils étaient passés «à une nouvelle étape, qui dépasse désormais le principe de soutien à Gaza, sur tous les fronts de ‘l’axe de la résistance’ ; et l’ampleur de l’escalade sera tributaire de la réaction de Tel-Aviv». Une manière de renvoyer la responsabilité sur l'État hébreu, en cas de régionalisation du conflit.
Hassan Nasrallah s'en est également pris aux différents soutiens d'Israël en lançant un «message à l’Occident et à ceux qui veulent un retour au calme : pas de solution sans pression sur Israël pour qu’il arrête la guerre à Gaza». Sans les citer, le chef du Hezbollah vise notamment les États-Unis. Il a répété que le seul moyen d'arrêter le conflit était de mettre fin aux hostilités à Gaza.
D'ailleurs, à ce sujet, il a raillé les objectifs israéliens : «le but de Benjamin Netanyahou c'est que le Hamas lui dise : venez, voilà les otages, et les armes. Cela n’arrivera pas. Nous ne nous rendrons pas, ni à Gaza, ni au Liban, ni au Yémen».
Hassan Nasrallah est également revenu sur l'attaque de Majdel Chams, dans le Golan occupé, qui a entraîné la mort de douze enfants ssur un terrain de football le 27 juillet. «Quand les Israéliens ont vu qu’il y avait des enfants et des Druzes à Majdel Chams, ils ont accusé la résistance. Ces accusations sont injustes et visent à nous nuire», a-t-il déclaré avant d'ajouter «ils veulent semer la zizanie entre les habitants du Golan, les Druzes, et la résistance, notamment la communauté chiite».
Des propos qui ont fait réagir le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee. Dans un message posté dans la soirée sur la plateforme X, il a accusé le secrétaire général du Hezbollah de mentir, ajoutant qu'il «entraînait le Liban et le Moyen-Orient dans une dangereuse escalade».
Anticipant une riposte du Hezbollah, Benjamin Netanyahou a indiqué qu'Israël était à un «niveau très élevé» de préparations pour n'importe quel scénario, «tant défensif qu’offensif», selon un communiqué de son bureau. «Nous ferons payer un prix très élevé pour tout acte d'agression contre nous», a également précisé le document.