Grève géante aux États-Unis : les dockers obtiennent gain de cause et mettent fin au mouvement
Menaçant de paralyser l’économie du pays à quelques semaines de l’élection présidentielle, les dockers américains ont remporté leur bras de fer avec les employeurs maritimes. Ils connaîtront une augmentation de 62 % de leur salaire sur 6 ans.
« Je félicite l'Association internationale des débardeurs et l'Alliance maritime des États-Unis d'avoir uni leurs forces pour rouvrir les ports de la côte Est et du Golfe ». Dans un message posté sur le réseau social X le 4 octobre, le président des Etats-Unis Joe Biden s’est montré satisfait de la fin du mouvement social des dockers de l’International Longshoremen's Association (ILA) qui ont obtenu gain de cause auprès de l'association des employeurs maritimes, l'United States Maritime Alliance (USMX).
I applaud the International Longshoremen’s Association and the United States Maritime Alliance for coming together to reopen the East Coast and Gulf ports and ensure the availability of critical supplies for Hurricane Helene recovery and rebuilding.
— President Biden (@POTUS) October 4, 2024
Collective bargaining works.
Il a également témoigné sa satisfaction de la reprise du travail pour « garantir la disponibilité des fournitures essentielles pour le rétablissement et la reconstruction après l'ouragan Hélène ».
62 % de hausse de salaire sur six ans
Après seulement trois jours de grève, les syndicats des dockers ont gagné leur bras de fer obtenant une hausse de salaire de 62 % sur six ans. Une augmentation qui fait passer ces travailleurs de 39 dollars de l’heure actuellement à 63 en 2030 soit une rémunération plus de sept fois supérieure au salaire minimal fédéral, le salaire horaire des Etats-Unis étant fixé à 7,25 dollars.
Une victoire syndicale qui évite à Joe Biden de voir l’économie du pays bloquée à quelques semaines de l’élection présidentielle qui oppose la candidate et vice-présidente démocrate Kamala Harris au républicain Donald Trump.
Alors que le président sortant n’a pas fait augmenter le salaire minimum fédéral qui demeure gelé depuis 2009, un blocage de la côte est aurait pu profiter à l’ancien président Trump. Ce dernier avait affirmé cette semaine que la grève « n’aurait jamais eu lieu » s’il avait été à la Maison Blanche.
Mike Watlz, élu républicain à la chambre des représentants avaient sonné la charge contre le président et sa vice-présidente au début du mouvement de grève : « Où diable sont Biden, Harris et le maire Pete pour gérer cette situation ? Leur leadership faible et irresponsable peut littéralement DÉTRUIRE l'économie ».
Where the hell are Biden, Harris, and Mayor Pete on dealing with this?
— Rep. Mike Waltz (@michaelgwaltz) October 1, 2024
Their feckless and weak leadership can literally DESTROY the economy. https://t.co/dMTWTTFQOB
Les dockers de 14 grands ports des États-Unis avaient entamé leur grève le 1er octobre après l'échec de négociations salariales, menaçant toute l'activité maritime de la côté Est des États-Unis, une mobilisation qui aurait pu coûter des milliards de dollars à l'économie américaine.
Réclamant initialement une augmentation de 77 %, les dockers dénonçaient les faibles salaires mais aussi l’automatisation et le développement de l’Intelligence artificielle qui menace leurs emplois.