Opération girouette : comment l’élection de Trump fait changer d’avis les hommes politiques

Opération girouette : comment l’élection de Trump fait changer d’avis les hommes politiques Source: AP
Donald Trump
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Si l’élection de Donald Trump au poste du 47ème président des Etats-Unis n’a pas été une grosse surprise pour les Américains, certaines chancelleries semblent avoir été prises au dépourvu. Voici la liste des hommes politiques qui savent adapter leurs convictions à la réalité.

Pour un bon nouveau départ, quoi de mieux que d’effacer les anciens tweets ? C’est ce qu’a dû faire l’ex-Premier ministre australien Kevin Rudd, ambassadeur aux Etats-Unis. En tout cas, les phrases «Trump est le président le plus destructif de l’histoire» et «il traîne l'Amérique et la démocratie dans la boue» n’existent plus désormais que dans la mémoire des médias et, visiblement, dans celle du futur locataire de la Maison Blanche. L'ambassadeur Rudd a même dû publier une déclaration indiquant qu'il avait fait ces tweets en tant que «think tanker» et commentateur politique à l'époque, et qu'il les supprimait à présent «par respect pour la fonction de président des États-Unis, et à la suite de l'élection du président Trump». Oups.

«Tombés aux oubliettes»

Parfois, il suffit «d’oublier» ses déclarations. Le Premier ministre polonais Donald Tusk, qui avait accusé Trump il y a un an d’être un agent des services secrets russes «depuis 30 ans», ne se rappelle plus de ses propres mots. Qui plus est, maintenant, selon le Premier ministre polonais, le nouveau président américain sait «surprendre avec ses décisions et ses manœuvres». Il avait pourtant critiqué le parti PiS pour «son adoration extraordinaire de Trump» et «son dégoût flagrant pour les démocrates aux États-Unis». Les temps changent.

Pourparlers ou pas ? 

La liste des girouettes politiques ne serait pas complète sans Volodymyr Zelensky. Lui qui avait adopté une loi interdisant à l’Ukraine les pourparlers de paix avec la Russie, s'assoira à la table des négociations s'il perd le soutien des États-Unis, affirment les médias. Le dirigeant ukrainien a également eu une «excellente conversation téléphonique» avec M. Trump au cours de laquelle il a félicité l'homme politique américain pour sa victoire «historique et convaincante» à l'élection présidentielle américaine. Pour Zelensky, il pourrait effectivement être utile d’écouter quelqu’un dont il a pourtant dit qu'il n'avait «aucune idée» de la manière d'en finir avec le conflit en Ukraine.

De «sociopathe sympathisant des néo-nazis» à «chaleureuses félicitations»

Lors de son premier appel téléphonique après l'élection américaine, le Premier ministre britannique a adressé ses «chaleureuses félicitations» à Donald Trump pour sa «victoire historique», déclarant qu'il se réjouissait de travailler en étroite collaboration avec le président élu. Keir Starmer et Donald Trump ont convenu que les relations entre le Royaume-Uni et les États-Unis sont «incroyablement fortes» et «continueront à prospérer», a déclaré Downing Street. Ceci alors que le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy avait qualifié M. Trump de «sociopathe sympathisant des néo-nazis». Cet échange a-t-il fait suite à l'appel de la leader des Tories, Kemi Badenoch, qui a publiquement demandé au gouvernement de s'excuser de ses commentaires «désobligeants» ? Nul ne le sait.

Amour-haine à la française

Emmanuel Macron, qui aurait un rapport «amour-haine» envers Trump selon Politico, a été presque le premier des leaders européens à féliciter le nouvel élu. Le président français s’est empressé de déclarer sur X qu'il était «prêt à travailler» avec Donald Trump, «comme ils l'ont fait pendant quatre ans». Une référence au premier mandat de l'ancien président américain. En 2018, pourtant, Donald Trump s'en était pris à Emmanuel Macron dans une série de tweets évoquant le rôle des États-Unis lors de l'occupation allemande, les tarifs douaniers des vins français, ainsi que la faible popularité du président français. «Le problème est qu'Emmanuel souffre d'une très faible cote de popularité en France, 26%, et d'un taux de chômage à près de 10%» avait alors écrit Donald Trump. On tourne la page, alors.

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