Keith Kellogg : «Isoler la Russie n’est plus une stratégie viable, le dialogue doit être rétabli»

Les États-Unis doivent rétablir leurs relations avec la Russie pour trouver une issue au conflit en Ukraine, affirme Keith Kellogg, conseiller de Donald Trump. Il critique la stratégie d’isolement de Moscou et estime qu’un dialogue est nécessaire. Selon lui, la suspension de l’aide militaire à Kiev vise aussi à encourager des négociations de paix.
Les États-Unis doivent rétablir leurs relations avec la Russie afin de trouver une issue au conflit en Ukraine. C’est ce qu’a affirmé Keith Kellogg, conseiller de Donald Trump pour l’Ukraine, lors d’un discours prononcé au think tank américain Council on Foreign Relations ce 6 mars à Washington.
Une remise en question de la politique américaine
Lors de son intervention, Keith Kellogg a insisté sur la nécessité de revoir la position américaine vis-à-vis de la Russie. «L’isolement continu et le manque d’engagement avec la Russie au milieu de la guerre en Ukraine ne sont plus une stratégie viable ou durable et n’est certainement pas une approche diplomatique responsable», a-t-il déclaré. Il a précisé que la stratégie du président Trump repose sur la nécessité de rétablir les relations entre Washington et Moscou.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte où plusieurs responsables américains ont admis les limites de l’approche actuelle et celle de l’administration Biden. Le secrétaire d'État Marco Rubio a reconnu que le conflit en Ukraine était devenu une guerre par procuration entre deux puissances nucléaires. Il a également souligné la nécessité de mettre fin à cette impasse.
L’Ukraine poussée vers un compromis
Par ailleurs, Kellogg a abordé la question de l’aide militaire américaine à l’Ukraine. Selon lui, Kiev dispose encore d’équipements pour poursuivre ses opérations militaires jusqu’à l’été, et cela malgré la suspension de l’aide américaine. Il a ajouté que cette suspension visait à encourager l’Ukraine à s’engager dans des négociations de paix. «Cela a pour fonction de forcer la prise de conscience que nous voulons passer à des pourparlers de paix, à un accord de paix», a-t-il expliqué.
Cette approche s’inscrit dans une stratégie plus large des États-Unis, que Kellogg a qualifiée de politique «de la carotte et du bâton». Il a expliqué que Washington appliquait des pressions et des incitations pour amener les deux parties à la table des négociations.
Dans ce contexte, il a également évoqué la détermination de la Russie et les leçons de l’histoire. «Les Russes sont aujourd'hui la même nation qui a perdu 70 000 soldats en six mois pendant la Seconde Guerre mondiale et qui a continué à se battre. Il faut donc réfléchir à leur comportement et à ce que nous voulons. Et je peux vous assurer que vous ne voulez pas participer à cette guerre. Je le répète donc : il s'agit de forcer [les Ukrainiens] à négocier, à s'asseoir à la table des négociations», a-t-il indiqué.
Des discussions en cours entre Moscou et Washington
Les propos de Keith Kellogg font évidemment écho aux récentes discussions entre la Russie et les États-Unis. Le 18 février dernier, une réunion de haut niveau s’est tenue à Riyad entre les hauts-représentants des deux pays. Les discussions ont abouti à un accord visant à lever les restrictions sur le travail des ambassades et à créer les conditions d’une reprise complète de la coopération bilatérale.
Le président russe Vladimir Poutine a salué ces négociations, estimant qu’elles avaient conduit à des avancées concrètes. Le 27 février dernier, une autre rencontre a eu lieu à Istanbul, où les États-Unis ont approuvé la nomination d’Alexandre Dartchiev en tant qu’ambassadeur de Russie à Washington.