«C'est vraiment choquant» : le journaliste de RT Chay Bowes revient sur son interpellation puis son expulsion de Roumanie

Appréhendé le 1er mai dès l’arrivée de son avion à l’aéroport de Bucarest, le journaliste irlandais Chay Bowes, qui travaille pour RT, a été expulsé de Roumanie au prétexte qu’il représenterait «une menace pour la sécurité de l'État». Dans une vidéo, Bowes a dénoncé une violation de ses droits tant de journaliste que de citoyen européen.

« Je suis entré dans le pays en toute légalité, pour exercer mon métier. C'est vraiment choquant » a déclaré le journaliste Chay Bowes, dans une vidéo enregistrée depuis Istanbul, fustigeant une « violation fondamentale de mes droits » de journaliste ainsi que de citoyen européen.

Chay Bowes avait été appréhendé le 1er mai par les forces de l’ordre, dès l’arrivée à l’aéroport de son avion en provenance de Dublin. Bowes relate qu’un groupe de policiers s’est présenté à la porte de l’appareil « avant que quiconque ne soit autorisé à [le] quitter » et « ont demandé au personnel de bord où j'étais ». « Je me suis identifié, et trois policiers sont montés à bord de l'avion et m'ont dit que je devais les accompagner et que j'étais arrêté », a poursuivi ce journaliste travaillant pour RT.

Ce dernier fait notamment état de questions des policiers, dans le véhicule l’emmenant vers le lieu de l’interrogatoire. « Ils voulaient savoir à qui j'allais parler », ce à quoi il aurait refusé de répondre, répétant qu’il était en Roumanie pour couvrir l’élection présidentielle, dont les deux tours sont prévus les 4 et 18 mai. Bowes finit par être emmené dans « une salle d'interrogatoire plus petite avec deux chaises et une table ».

«­ Une menace pour la sécurité de l'État »

« On m'a présenté un document, vraisemblablement tamponné par un juge. On ne m'a pas laissé en obtenir une copie ni le photographier. Il mentionnait que je constituais une menace pour la sécurité de l'État et, sur cette base, on m'expulsait de Roumanie » a ajouté Bowes.

Journaliste irlandais, il présente l’émission « Moscow Mules » sur RT. Il a également cofondé le site de journalisme d’investigation The Ditch. Dans la foulée de l’annonce de son interpellation, la porte-parole de la diplomatie russe a dénoncé une « situation folle » au sein de l’OSCE ainsi qu’en Roumanie, sur fond de redite de ce scrutin présidentiel qui avait été annulé fin 2024 par la Cour constitutionnelle du pays.

Cette dernière avait prétexté de « multiples irrégularités et violations de la loi électorale », afin de justifier cette annulation après que le premier tour eut été remporté fin novembre par Calin Georgescu, un critique de l’Union européenne, de l'OTAN et opposant au soutien militaire à l'Ukraine. Le renseignement roumain l’avait accusé d’avoir bénéficié d’une « campagne de promotion agressive » sur TikTok et pointé du doigt la Russie. Des accusations rejetées en bloc par Moscou.