Drones, missiles… Quand l’innovation militaire russe met à mal l'armée ukrainienne
© Ministère russe de la Défense
Au grès du conflit en Ukraine l’armement russe s’est amélioré afin de contrecarrer les systèmes de défense employés par les forces de Kiev, notamment dans le domaine des drones ainsi que des missiles balistiques, à en croire des officiers ukrainiens.
« Les systèmes de défense aérienne Patriot sont devenus moins susceptibles d'abattre les missiles russes » en raison de leur « amélioration et modernisation », a déclaré le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Youri Ignat, dans une vidéo reprise ce 24 mai par Strana.ua.
L’officier ukrainien évoque alors le cas des missiles balistiques tactiques russes Iskander-M capables, décrit-il, de leurrer les batteries de facture américaine lors de la phase terminale de leur vol ou encore en adoptant une trajectoire plus imprévisible.
Mais ces armes russes ne sont pas les seules à s’être perfectionnées au grès du conflit russo-ukrainien. Ainsi, dans un article paru la veille de ces déclarations d’Ignat, un lieutenant de la 93e brigade mécanisée ukrainienne estimait auprès du Times que « l'époque des chars est bel et bien révolue ». « Les drones russes déferlent sur nos véhicules blindés dès qu'ils approchent » de la ligne de front, a ajouté ce militaire ukrainien, en référence aux derniers drones FPV (pour « First Person View ») russes.
« La Russie a pris la tête de la course aux drones », selon le Times
Des drones grâce auxquels, affirme le quotidien britannique, « la Russie a pris la tête de la course aux drones, surpassant Kiev dans la fabrication et l'utilisation » de ces engins sans pilotes. Des engins tels que les Molniya-1 et Molniya-2 qui sont capables, relate le Times, de frapper « des positions et des convois logistiques ukrainiens à 20 km de distance, voire plus loin ».
Ces aéronefs « souvent insensibles au brouillage » grâce à leur connexion filaire, et difficiles à détecter modifieraient « la configuration physique de la ligne de front, les tactiques de guerre et la psychologie des soldats qui y combattent », a ajouté le Times, mettant en avant l’impact de cette menace sur les rotations des combattants, les obligeant à rester plus longtemps au front.
« Désormais, sous un ciel saturé de drones, les fantassins sont déposés par des pick-up 4×4 et marchent entre cinq et huit kilomètres la nuit, en empruntant des itinéraires sinueux à travers les arbres pour éviter d'être détectés, juste pour prendre position » au front, relate le quotidien, dressant le parallèle avec le temps visiblement révolu où les hommes étaient acheminés à quelques « centaines de mètres » des zones de combat à l’aide de transports de troupe blindés.
« Nous observons des drones s'abattre avec des angles, une célérité et une précision que nous n'avons jamais vue », a déclaré, ce 24 mai, le président américain Donald Trump aux diplômés de l'Académie militaire de West Point, assurant que les États-Unis en tiraient les leçons.
Un intérêt étranger porté notamment sur les armes russes qu’avait souligné le 23 mai Vladimir Poutine, lors d’une réunion de la Commission de coopération militaro-technique avec les États étrangers. « L’intérêt pour ces productions de défense russes grandit et nous comprenons pourquoi », s’était par ailleurs félicité le président russe, lors de cette réunion, évoquant différentes composantes « constamment améliorées et modernisées » d’un armement russe qui « démontre son efficacité ».
