L’Iran revendique la détention de documents classifiés israéliens

L’Iran revendique des milliers de documents classifiés israéliens sur son programme nucléaire, sans détailler leur origine. Cette annonce s’inscrit dans une guerre de l’ombre avec Israël, marquée par des attaques mutuelles. Elle pourrait intensifier les tensions régionales.
La télévision publique iranienne a annoncé que les services de renseignement de Téhéran avaient obtenu « des milliers » de documents classifiés « stratégiques » d’Israël, notamment sur ses installations nucléaires. Cette déclaration, faite par le ministre du Renseignement, Esmail Khatib, intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Téhéran et Tel-Aviv, marquées par une guerre de l’ombre persistante.
Sans préciser la méthode d’acquisition – cyberattaque, infiltration ou autre –, l’Iran affirme détenir des informations sensibles, amplifiant les spéculations sur une nouvelle phase de confrontation. Depuis 1979, l’Iran, qui ne reconnaît pas Israël, fait du soutien à la cause palestinienne un axe central de sa diplomatie. Cette annonce s’inscrit dans une série d’actions hostiles, alors que le programme nucléaire iranien reste un point de friction majeur.
Israël se prépare à une action militaire
Les Occidentaux, États-Unis en tête, soupçonnent Téhéran de chercher à produire l’arme nucléaire, malgré ses dénégations et son insistance sur un usage civil sous le Traité de non-prolifération (TNP). Israël, par la voix de Benjamin Netanyahou, a menacé à plusieurs reprises de frapper des sites comme Natanz ou Fordo pour contrer cette menace.
En 2024, les tensions ont atteint un pic avec deux attaques iraniennes directes contre Israël, impliquant missiles et drones, en réponse à des frappes attribuées à Tel-Aviv, notamment sur le consulat d’Iran en Syrie et les assassinats de leaders comme Ismaïl Haniyeh (Hamas) et Hassan Nasrallah (Hezbollah).
Cette guerre de l’ombre inclut sabotages, cyberattaques et assassinats ciblés, chaque camp accusant l’autre d’escalade. L’annonce faite par l’Iran pourrait servir à renforcer sa position dans des négociations nucléaires fragiles ou à défier Israël et les États-Unis. Certains analystes y voient une opération de propagande pour compenser les revers de ses alliés, comme le Hezbollah. D’autres craignent qu’elle n’accélère la mise en œuvre des plans israéliens de frappes préventives, surtout après les récentes fuites de documents américains sur les préparatifs militaires de Tel-Aviv.
Israël n’a pas officiellement réagi au 9 juin 2025 mais des sources proches du gouvernement évoquent une vigilance accrue face à une possible provocation. Dans un contexte régional explosif, avec les conflits à Gaza et au Liban, cette annonce risque d’aggraver les tensions, alors que Washington tente d’éviter une guerre ouverte.