Libération conditionnelle de Bensaïd : Paris attend un feu vert d’Alger
Alors que la libération conditionnelle de Boualem Bensaïd, condamné pour son rôle dans les attentats de 1995 en France, est juridiquement possible, son expulsion vers l’Algérie reste suspendue à un feu vert consulaire d’Alger. Une situation qui ravive les crispations entre les deux capitales.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré, le 1er août sur franceinfo, souhaiter l’expulsion de Boualem Bensaïd vers l’Algérie. Il a présenté ce transfert comme une « obligation » incombant, selon lui, aux autorités algériennes, au titre des accords bilatéraux. Alger n’a, pour l’heure, pas délivré le laissez-passer consulaire requis par la procédure française.
Boualem Bensaïd, ressortissant algérien reconnu coupable par la justice française pour son implication dans les attentats à la bombe de 1995 à Paris – attribués au Groupe islamique armé (GIA) – a été condamné à la réclusion à perpétuité. Il pourrait toutefois bénéficier d’une libération conditionnelle, récemment validée par la cour d’appel de Paris, à condition d’être immédiatement expulsé vers l’Algérie et de ne plus pouvoir revenir sur le territoire français.
Incarcéré dans une prison du Haut-Rhin, Bensaïd a donné des assurances, notamment en évoquant une promesse d’embauche à Alger. Toutefois, l’administration française reste en attente d’une réponse du consulat d’Algérie, sollicité pour un laissez-passer sans lequel l’expulsion ne peut avoir lieu. Faute de document, le détenu reste en prison.
Des relations « au point mort »
Jean-Noël Barrot a également évoqué le contexte diplomatique dégradé entre Paris et Alger, regrettant que les relations soient « au point mort » depuis l’expulsion par l’Algérie de douze agents français il y a quelques mois. Il a estimé qu’un geste de coopération d’Alger sur ce dossier serait une preuve de « sens des responsabilités ».
Le ministre a en outre défendu la position française concernant les restrictions récentes imposées à certains dignitaires algériens, à la suite du refus d’Alger de reprendre une centaine de ses ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). « Il n’y a pas de tabou sur les mesures restrictives quand les intérêts français sont en jeu », a-t-il déclaré, tout en appelant à mesurer les conséquences d’une escalade diplomatique sur la sécurité des Français.