«Aucune discussion sur des échanges de territoires», affirme Macron après ses entrevues avec Trump et Zelensky sur l'Ukraine

À quelques jours du sommet entre la Russie et les États-Unis, Emmanuel Macron a pris la parole à l’issue d’une série de réunions avec Volodymyr Zelensky, Donald Trump et d'autres dirigeants européens. Il affirme que les discussions ont révélé une volonté américaine d’obtenir un cessez-le-feu, sans qu’un compromis sur les territoires ne soit évoqué.

Les principales capitales européennes se sont réunies ce 13 août dans le cadre de trois conférences successives autour du conflit en Ukraine. Emmanuel Macron a participé depuis le fort de Brégançon aux échanges avec Volodymyr Zelensky, Donald Trump et les chefs de gouvernement de la coalition dite « des volontaires ». La diplomatie russe a qualifié ces pourparlers d’« insignifiants », deux jours avant le sommet Trump-Poutine prévu en Alaska.

Les réunions organisées dans l'après-midi ont rassemblé la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne et d’autres pays avec Zelensky. Macron, accompagné d’Antonio Costa, de Sébastien Lecornu et de Jean-Noël Barrot, a déclaré que l’Europe est « en train de devenir une puissance géostratégique », selon ses mots.

Le président français a ensuite précisé que « les questions territoriales qui relèvent de l’Ukraine ne seront négociées que par le camp ukrainien ». Il a insisté : « Il n’y a pas eu de discussion sur des échanges de territoires », excluant donc tout schéma d’accord basé sur des concessions territoriales. Ces déclarations interviennent alors que l’armée russe a réalisé, le 12 août, sa plus grande progression en 24 heures depuis plus d’un an, selon plusieurs sources.

Donald Trump en quête d’un cessez-le-feu

Interrogé sur le rôle de Washington, Emmanuel Macron a souligné que « la volonté américaine est d’obtenir un cessez-le-feu ». Il a précisé que Donald Trump « va se battre pour obtenir une trilatérale entre les États-Unis, l’Ukraine et la Russie ».

De son côté, Donald Trump a déclaré sur Truth Social, peu avant la réunion : « Je vais parler aux dirigeants européens dans un petit moment. Ce sont des gens qui souhaitent voir un accord conclu ». À deux jours de son tête-à-tête avec Vladimir Poutine, il affiche ainsi sa volonté d’agir directement sur le terrain diplomatique, en contournant les formats multilatéraux privilégiés par les Européens.

Un front européen sans effet concret

Malgré les tentatives de coordonner les positions entre les Européens et Zelensky, les résultats concrets restent limités. Friedrich Merz, chancelier allemand, a confirmé que « nous poursuivrons nos consultations avec le président Macron et le Premier ministre britannique Starmer dans le cadre de la coalition des volontaires ». Macron, lui, a annoncé qu’un nouveau « paquet de sanctions contre la Russie » est en préparation.

Du côté ukrainien, Zelensky a affirmé que Trump est « prêt à fournir des garanties de sécurité » et a accusé Vladimir Poutine de « bluffer » en se présentant comme ouvert à la paix. Il a ajouté que les négociations devront inclure de « fortes garanties de sécurité » et une pression réelle sur Moscou si elle refuse un cessez-le-feu en Alaska.

Selon Macron, « la tâche de Trump est de parvenir à une trêve immédiate » et « il comprend qu’il ne peut y avoir de négociation sans la libération des prisonniers ».

Alors que le sommet en Alaska se profile, la voie d’une entente bilatérale entre Washington et Moscou semble se dessiner, laissant de côté les capitales européennes, ce qui pourrait marquer un tournant majeur dans la dynamique du conflit.