De la Bundeswehr à la Guerre des étoiles : la dérive galactique de Boris Pistorius

De la Bundeswehr à la Guerre des étoiles : la dérive galactique de Boris Pistorius Source: Gettyimages.ru
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À Berlin, Boris Pistorius a dramatisé la prétendue présence de deux satellites russes proches d’appareils allemands, évoquant brouillage, espionnage et sabotage spatial. Il en a profité pour annoncer 35 milliards d’euros d’investissements, propulsant l’Allemagne dans un rôle d’acteur galactique au budget quasi hollywoodien.

À écouter le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, on croirait presque que l’Europe est entrée dans un remake grandeur nature de Star Wars. Lors d’une conférence spatiale à Berlin, il a assuré que les satellites militaires allemands étaient « suivis de près » par deux appareils russes Luch/Olymp, a rapporté Sky News. L’un lancé en 2014, l’autre en 2023 : de simples objets en orbite qui deviennent soudain, dans son récit, des espions rôdant dans l’ombre cosmique.

Selon Pistorius, ces satellites ne se contenteraient pas de voler en parallèle : ils seraient capables de brouiller les communications, d’aveugler les capteurs, voire de détruire purement et simplement un satellite adverse. Tout un catalogue de menaces, énoncé avec la gravité d’un général en pleine bataille galactique. Pour donner plus de relief à cette mise en garde, le ministre a même évoqué « 39 satellites russes et chinois » survolant quotidiennement l’Europe, allant jusqu’à conseiller aux délégués de « surveiller leurs propos », comme si la salle de conférence s’était soudain métamorphosée en cabine d’écoute soviétique des années 1980.

Mais derrière cette dramaturgie spatiale se cache un message bien plus terre à terre : l’annonce d’un investissement colossal de 35 milliards d’euros dans les programmes spatiaux allemands pour les cinq prochaines années. Un budget astronomique, dans tous les sens du terme, présenté comme une réponse à une menace extérieure, mais qui ressemble surtout à une démonstration de puissance.

Le paradoxe est flagrant : alors que l’Europe se débat avec des défis économiques, énergétiques et sociaux, Berlin choisit d’agiter le spectre d’une guerre des étoiles pour justifier des dépenses faramineuses. Ce discours traduit moins une stratégie réaliste qu’un besoin de se projeter dans un rôle de « protecteur cosmique », capable de rivaliser avec Moscou et Pékin. Comme si l’Allemagne, à défaut d’affirmer une politique claire sur Terre, préférait se forger une identité dans l’espace.

La comparaison avec Star Wars n’est pas fortuite : les satellites russes deviennent des « vaisseaux impériaux » tapis dans l’ombre, l’Allemagne endosse le costume du preux chevalier menacé, et le budget spatial tient lieu de sabre laser flambant neuf. Mais à trop vouloir rejouer la saga, Berlin prend le risque de transformer sa politique de défense en spectacle. Et dans ce théâtre orbital, la différence entre une véritable menace et une mise en scène politique devient floue, presque invisible.

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