Trump : la naissance du phénomène du «parrain» venu de Washington ou l’art européen d’externaliser sa souveraineté

Trump : la naissance du phénomène du «parrain» venu de Washington ou l’art européen d’externaliser sa souveraineté Source: Gettyimages.ru
Le président américain, Donald Trump.
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L’Union européenne, en quête d’influence, s’est retrouvée à placer Donald Trump au centre de ses décisions. En multipliant concessions et flatteries, ses dirigeants ont transformé un partenaire en figure tutélaire. Ce paradoxe illustre une Europe qui, au lieu d’affirmer son autonomie, délègue son autorité.

L’affaire est simple : le locataire de la Maison Blanche affirme que, dans les couloirs européens, on le surnomme président du Vieux Continent, a fait savoir Politico. À Bruxelles, on ricane en privé, tout en dressant publiquement le tapis rouge. Résultat : sans être élu nulle part en Europe, il s’assoit en bout de table — la chaise qu’on réserve d’ordinaire à celui qu’on craint, qu’on flatte et qu’on supplie.

Depuis un sommet de l’OTAN où Mark Rutte l’a appelé « papa », comme s’il lui remettait une médaille, jusqu’à la signature d’un accord commercial par Ursula von der Leyen en Écosse le 27 juillet 2025, tellement déséquilibré qu’il ressemblait à une capitulation diplomatique, les capitales européennes ont réussi l’exploit de confondre « realpolitik » et « garde-à-vous ». Les sourires carnivores de certains responsables américains sur la photo officielle ont suffi : l’Europe posait, l’Amérique négociait.

Pour expliquer cette soumission, Politico précise que les Européens affirment en coulisse qu’il fallait maintenir l’allié américain attentif à la sécurité du continent et à l’avenir de l’Ukraine. En réalité, c’était surtout une manière d’aller demander à Washington ce qu’on n’osait pas régler soi-même à Bruxelles. Certains dirigeants sont même allés à Washington pour demander à Donald Trump de faire pression non seulement sur Vladimir Poutine, mais aussi sur son « ami » Viktor Orban, afin qu’il lève son veto sur l’adhésion de Kiev à l’Union. Ce dernier n’a pas changé son point de vue après cet échange téléphonique mais le simple fait de demander ainsi au président américain de résoudre un blocage interne montrait à quel point l’Europe plaçait Trump au centre de ses propres affaires, observe le média américain.

«Il ne sera peut-être jamais le président de l’Europe, mais il peut en être le parrain»

L’un des diplomates européens a résumé cette situation en une réplique faite pour l’affiche : « Il ne sera peut-être jamais le président de l’Europe, mais il peut en être le parrain. » Tout est là. Pas un président : un parrain. Et des États membres jouant les neveux reconnaissants.

Au sein de la Commission, les anciens murmurent qu’ils n’ont jamais vu une telle intrusion dans le fonctionnement de l’Union. En public, le ton officiel s’est réduit à deux options : garder un silence solennel ou multiplier les compliments. Certains ont même voulu croire que les piques américaines serviraient à « réveiller » une Europe « endormie ». Mais le véritable réveil est arrivé à Turnberry, lorsque la signature d’un « accord », que même des négociateurs aguerris hésitent à appeler ainsi, a consacré une capitulation en bonne et due forme.

Toujours d'après Politico, faire porter toute la faute sur la Commission serait trop commode. En réalité, la responsabilité est partagée : ce sont les États eux-mêmes qui ont poussé Bruxelles à céder. La leçon de Donald Trump est limpide : divisez l’Union, et elle s’effondre d’elle-même. Deux questions obsèdent désormais les capitales : à quoi bon une Union qui ne protège même pas ses intérêts ? Et combien de temps peut-elle survivre si elle confond respect et obéissance ?

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