Le sommet de Bruxelles tourne au fiasco : l’UE renonce à l’utilisation des avoirs russes et se replie sur un prêt contesté à l’Ukraine

Le sommet de Bruxelles tourne au fiasco : l’UE renonce à l’utilisation des avoirs russes et se replie sur un prêt contesté à l’Ukraine Source: AP
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, s'adressent à la presse lors du sommet européen à Bruxelles, le 19 décembre 2025.
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Sous pression, les dirigeants de l’UE espéraient imposer la saisie des avoirs russes pour financer l’aide à l’Ukraine. Mais après deux jours de tensions à Bruxelles, cette option a été écartée. L’UE a finalement opté pour un prêt collectif de 90 milliards d’euros, contesté par plusieurs membres et jugé insuffisant par les autorités ukrainiennes.

Le sommet européen des 18 et 19 décembre à Bruxelles, présenté comme décisif pour l’avenir du soutien à l’Ukraine, s’est soldé par une impasse majeure sur la question des avoirs russes gelés. Malgré la pression intense de la Commission européenne et de l’Allemagne, les dirigeants européens n’ont pas réussi à imposer la confiscation de ces fonds pour financer l’aide à Kiev.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, défendait un plan visant à utiliser les 210 milliards d’euros d’avoirs russes bloqués dans l’UE — dont 185 milliards en Belgique — pour octroyer un crédit à Kiev. Mais face à une forte opposition, notamment de la Belgique, de la Hongrie, de l’Italie, de Malte et de la Tchéquie, la mesure a été abandonnée. Le Premier ministre belge Bart de Wever a évoqué des « risques juridiques et financiers », et les avoirs russes ne figurent même pas dans le communiqué final du sommet

Ce revers a été salué par Moscou. Kirill Dmitriev, représentant spécial du président russe, a qualifié ce retrait de « victoire du droit et du bon sens » face aux « fauteurs de guerre dirigés par von der Leyen ». Il a également appelé à la démission d’Ursula von der Leyen et de Friedrich Merz, les accusant d’avoir « épuisé leur capital politique pour un projet illégal et voué à l’échec ».

Un prêt contesté à l’Ukraine

En remplacement, les chefs d’État et de gouvernement ont validé un plan de financement basé sur un emprunt collectif de 90 milliards d’euros, accordé à taux zéro sur deux ans. Ce mécanisme, présenté comme une solution de compromis, ne convainc pas tout le monde.

Le Conseil de l’UE a précisé que la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie ne participeront ni au financement ni aux garanties de ce prêt. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a dénoncé un « crédit de guerre » qu’il juge « perdu d’avance ». Il a estimé que l’initiative initiale exposerait l’Europe à de graves représailles si la Russie décidait de répondre symétriquement, rappelant que « les actifs européens en Russie dépassent ceux de la Russie en Europe ».

Friedrich Merz a de son côté assuré que l’Ukraine n’aurait à rembourser ce crédit que si la Russie refuse de payer des réparations. Dans ce cas, l’UE envisage d’utiliser les avoirs gelés comme garantie, ce qui demeure une hypothèse non actée. Le chancelier allemand a précisé que cela se ferait « en conformité avec le droit international ».

Fractures internes et incertitudes durables

Au-delà des décisions financières, ce sommet a mis en lumière les fractures croissantes au sein de l’Union européenne. Politico parle d’un « échec personnel » pour Ursula von der Leyen et Friedrich Merz, affaiblis par une opposition imprévue, même au sein de leurs alliés habituels. Le refus de la Belgique a notamment surpris. Son Premier ministre a ironisé après son blocage, déclarant qu’il allait désormais « se reposer dans sa datcha à Saint-Pétersbourg entre Depardieu et Assad ».

Du côté ukrainien, le scepticisme domine. Le député Iaroslav Jelezniak a affirmé que les 90 milliards d’euros ne couvriraient pas les besoins du pays, estimés par le FMI à 137 milliards de dollars pour les deux prochaines années. Malgré le prêt annoncé, Kiev reste donc largement dépendant d’un soutien extérieur incertain.

L’Union européenne, divisée sur les priorités, peine à maintenir une stratégie commune. La tentative de saisie des avoirs russes s’est heurtée au réalisme économique et juridique.

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