L'incitation financière au retour des migrants aurait pour effet de les encourager à venir en Europe
La Commission européenne estime que certains migrants choisiraient les pays les plus généreux dans leur aide au retour, espérant toucher ces sommes pouvant atteindre jusqu'à 5 000 euros en Allemagne, une fois parvenus sur place.
La politique d'aide financière aux migrants pour les inciter à rentrer dans leur pays aurait-elle pour effet pervers de les attirer vers les pays les plus généreux en la matière ? C'est ce que semble craindre la Commission européenne, qui a publié une note le 2 mars dernier à ce sujet.
En baisse dans les sondages, le gouvernement #Merkel déclare que 300 000 #migrants seront «rapidement expulsés» https://t.co/Up22lz75dcpic.twitter.com/zZlwAqUnlw
— RT France (@RTenfrancais) 21 février 2017
Mises en place dans plusieurs pays, ces aides qui se veulent «incitatives» auraient un effet d'autant plus contre-productif qu'elles sont loin de faire l'objet d'une harmonisation au niveau européen. En Allemagne, celles-ci peuvent atteindre jusqu'à 5 000 euros, note le site Politico, contre 2 500 euros en France, ou 1 000 euros au Royaume-Uni. Dans d'autres pays, au contraire, comme la République tchèque, ces aides sont tout simplement inexistantes. Les migrants, avant de gagner l'UE, prendraient donc ces critères en compte pour arrêter leur choix de destination.
Face à cet effet d'aubaine non désirable, la Commission suggère une harmonisation du montant de ces versements entre les pays – une politique difficile à mettre en application. Pour autant, le principe même de l'aide au retour ne semble pas près d'être remis en cause. Lors du conseil européen des ministres des Affaires étrangères qui s'est tenu le lundi 27 mars, Carmelo Abela, chef de la diplomatie de Malte, qui détient la présidence tournante du Conseil européen jusqu'à juin a certes concédé que «les mesures telles qu'elles existent n'[étaient] pas efficaces». Il a néanmoins estimé qu'il fallait «s'assurer que l'aide contribue à encourager les retours» des migrants dans leur pays.
La stratégie dite du «départ volontaire» est au cœur des réflexions des instances européennes depuis plusieurs années. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a récemment déploré que seul un tiers des immigrants dont la demande de séjour dans les pays de l'UE a été refusée ne regagnent leur pays, estimant que «les retours volontaires» devaient être «la part essentielle de la politique de reconduite aux frontières» de l'Europe.
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