Aucune trace d'armes chimiques sur le site de l'attaque présumée à Douma, selon l'armée russe
Des experts russes ont enquêté sur l'attaque chimique présumée à Douma. Ils affirment n'avoir trouvé aucune trace d'utilisation d'armes chimiques. Moscou et Damas craignent la fabrication d'un événement pour prétexter un regain de tension.
Le ministère russe de la Défense a assuré le 9 avril n'avoir décelé aucune trace d'utilisation d'armes chimiques, après avoir inspecté certaines parties de la Douma, poche tenue par des rebelles islamistes suspectée d'avoir été le théâtre d'une attaque le 7 avril. Moscou a par ailleurs affirmé que les photos de victimes de l'attaque chimique présumée, publiées par l'organisation controversée des Casques blancs, étaient des faux.
Des experts en matière de guerre radiologique, chimique et biologique, ainsi que des médecins, ont inspecté le 9 avril cette zone de la Ghouta, l'un des derniers bastions des groupes djihadistes en Syrie.
Selon un communiqué du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, les spécialistes «n'ont trouvé aucune trace de l'utilisation d'agents chimiques». Les spécialistes médicaux du Centre ont également visité un hôpital local mais n'ont trouvé aucun patient présentant des signes d'intoxication aux armes chimiques. «Tous ces faits montrent [...] qu'aucune arme chimique n'a été utilisée dans la ville de Douma, contrairement à ce qui a été prétendu par les Casques blancs», fait savoir le communiqué, faisant référence au groupe de «protection civile» controversé qui a été parmi les premiers à avoir fait état d'une prétendue attaque chimique à Douma.
«Toutes les accusations portées par les Casques blancs, ainsi que leurs photos montrant les victimes de l'attaque chimique, ne sont rien d'autre qu'une fausse nouvelle et une tentative pour perturber le cessez-le-feu», a déclaré le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie.
Le 7 avril, certains groupes liés aux rebelles, dont les Casques blancs, ont accusé le gouvernement syrien d'avoir mené une attaque chimique qui aurait touché des dizaines de civils dans la ville de Douma, dans la Ghouta orientale. Avant qu'une quelconque enquête n'ait lieu, une vague d'indignation s'est répandue dans les gouvernements occidentaux et les Etats-Unis, ainsi que l'Union européenne, se sont précipités pour rejeter la responsabilité de l'incident sur Damas et Moscou.
Le président américain Donald Trump a dénoncé une «atrocité» et une «attaque odieuse contre des innocents», promettant le 9 avril des «décisions majeures» imminentes sur la Syrie. Il a aussi averti Damas et ses alliés, Moscou et Téhéran, qu'ils pourraient «payer le prix fort». Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a d'ailleurs déclaré que les Etats-Unis n'excluaient pas une éventuelle action militaire contre Damas.