Israël : le procureur général veut inculper Benjamin Netanyahou pour des soupçons de corruption
- Avec AFP
Le procureur général d'Israël entend inculper le Premier ministre Benjamin Netanyahou dans les enquêtes de corruption présumée qui le visent, selon un communiqué.
Dans un communiqué du 28 février, le procureur général d'Israël confirme son intention d'inculper, en pleine campagne électorale, Benjamin Netanyahou pour corruption, fraude et abus de confiance dans dans le «dossier 4000», du nom que lui ont donné les enquêteurs, considéré comme le plus grave pour le Premier ministre.
Le magistrat, Avichaï Mandelblit, a fait savoir que sa décision n'était pas «finale» et qu'il offrait au chef du gouvernement la possibilité de s'expliquer devant lui avant de prendre une décision définitive. Cela n'a pas empêché le parti de Benjamin Netanyahou, le Likoud, de dénoncer une «persécution politique».
Tous les médias israéliens ont consacré des programmes spéciaux à l'annonce d'Avichaï Mandelblit.
La Cour suprême a rejeté trois actions destinées à retarder l'échéance, dont l'une avait été introduite par le Likoud.
Bien qu'anticipée depuis plusieurs semaines, la décision du magistrat – si elle était confirmée – produirait l'effet d'un coup de tonnerre, 40 jours avant les législatives anticipées du 9 avril. Elle est susceptible de changer la donne électorale et menace le long règne de Benjamin Netanyahou qui, à 69 ans et près de 13 ans de pouvoir (de 1996 à 1999 et depuis 2009), brigue un cinquième mandat.
Si elle se concrétisait, cette inculpation ne devrait toutefois pas intervenir avant plusieurs mois. Benjamin Netanyahou ne serait donc pas inculpé avant les législatives. Il ne serait pas non plus légalement tenu de démissionner s'il était inculpé après avoir été reconduit à son poste.
Benjamin Netanyahou est soupçonné d'avoir tenté de s'assurer une couverture favorable de la part du site d'informations Walla, en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Bezeq, principal groupe de télécommunications israélien.
Lire aussi : Netanyahou va-t-il perdre le pouvoir après dix ans à la tête d'Israël ?