L’épineuse question du retour des djihadistes de Daesh dans leurs pays d’origine suscite une inquiétude grandissante à l’international. Un problème à la fois politique, judiciaire et humain dont la solution est loin d'être acquise.
La ville de Baghouz, le dernier territoire contrôlé par l’EI en Syrie, est libérée de son emprise. Au terme d'une longue campagne contre Daesh, des milliers de ses combattants, syriens comme étrangers, sont détenus et mis en prison. Qui va les juger ? Les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, par exemple, ne se pressent pas pour rapatrier leurs ressortissants. Pour l’Europe, la situation est semblable : afin d’éviter le retour des djihadistes sur le sol européen, les pays européens envisagent la création d’un tribunal spécial basé en Irak. Les premiers contours sont déjà dressés mais bénéficieront-ils d’un soutien international ?
Et pendant que les discussions se poursuivent, la situation sur le terrain ne cesse de s’aggraver. Les Kurdes syriens sont débordés. L’armée kurde a notamment libéré des djihadistes de vastes territoires au nord de la Syrie et détient actuellement des milliers de djihadistes dans ses prisons. Le paysage dans le reste de la Syrie et en Irak est similaire. Une situation complexe à laquelle l’Irak propose sa solution : récupérer une partie des combattants détenus par les Kurdes. Cependant, le gouvernement pose une condition : que les pays occidentaux en assument les frais.
Comment l’Europe et les Etats-Unis ont-ils réagi à cette initiative ? Quelle approche adopte-t-on envers les familles des djihadistes ? Comment réagissent les institutions internationales face à ce défi grandissant ? Enfin, par quels moyens l’Irak et la Syrie gèrent-ils le problème des djihadistes étrangers ? Pour répondre à ces question, Oleg Shommer interroge Anne Giudicelli, spécialiste du monde arabe et musulman, fondatrice de Terr(o)risc.
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