Historiquement complexes, leurs relations viennent encore de se dégrader, faisant apparaître des risques supplémentaires pour la région. Quel est l’état des lieux dans cette confrontation opposant deux pays voisins du nord de l’Afrique ?
Entre l’Algérie et le Maroc rien ne va plus. Alger annonce une rupture définitive, accusant son voisin de soutenir le terrorisme et de l’espionner. La diplomatie marocaine rejette ces accusations mais dit ne pas être surprise par la décision algérienne car ces derniers temps les tensions ne font que monter.
Il s’agit tout d'abord de la question du Sahara occidental où l’Algérie continue de soutenir le Front Polisario, mouvement indépendantiste armé. Viennent se greffer de nombreux autres dossiers régionaux : les deux pays entreprennent, par exemple, des tentatives pour médier dans la crise libyenne ou se livrent encore à une lutte d’influence au sein de l’Union africaine.
Ce qui irrite surtout Alger, c’est la coopération croissante entre Rabat et Tel Aviv qui ont normalisé leurs relations en 2020. De son côté, l’Algérie cherche à intervenir comme médiatrice dans le contentieux du barrage du Nil et exprime sa volonté d’être garant de la paix au Mali.
Alors quels risques cette rivalité croissante crée-t-elle pour la stabilité de la région ? Qu’est-ce qui a déclenché la crise actuelle ? Quelles sont les perspectives qui se dessinent pour les relations algéro-marocaines? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer interroge Moussaab Hammoudi, chercheur en sciences politiques à l'EHESS.
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