L’ancien directeur général de l’OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) , José Mauricio Bustani est l’invité de Samantha Ramsamy dans la Grande Interview.
Premier directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), José Bustani sera limogé en avril 2002 à l'initiative du gouvernement des États-Unis. Un an plus tôt, avant l’invasion de l’Irak, l’administration Bush avait fait pression sur José Bustani pour qu’il démissionne de son poste. Que s’est-il passé en 2002 ?
Dans cet entretien, José Bustani livre les secrets de son départ de l’OIAC. « on savait que l’Irak n’avait plus d’armes chimiques, depuis la première guerre d’Irak, on a tout détruit… J’ai réussi finalement en 2001 à convaincre deux pays importants à l’époque, c’est-à-dire l’Irak et la Libye à adhérer à la convention contre les armes chimiques de la Haye» et nous avions 30 jours pour lancer les inspections en Irak et en Libye ; et à ce moment là, ça n’a pas du tout plu aux américains …» nous explique-t-il.
Près de 20 ans après son départ, José Bustani revient sur l’évolution de l’OIAC, une organisation qui a beaucoup changé selon lui, particulièrement au niveau des inspections menées. Lorsqu’il était en poste, celles-ci étaient réalisées par des inspecteurs de l’OIAC . C’est loin d’être le cas aujourd’hui.
Plus grave, il estime que l’organisation n’est pas la première source d’information. Il évoque le dossier syrien ou encore l’affaire Skripal. Concernant cette dernière affaire, il regrette que l’ OIAC soit intervenue trop tard pour déterminer l’origine du poison responsable de l’empoisonnement de l’ex-agent russe et de sa fille. Un fait troublant selon lui. Pour rappel, dans l’affaire Skripal, les pays occidentaux accusent la Russie d’être responsable malgré les démentis de Moscou et l’absence de preuves.