«Parler de cessez-le-feu, c’est adopter une position avantageuse pour l’Ukraine»

«Parler de cessez-le-feu, c’est adopter une position avantageuse pour l’Ukraine»
Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky
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Une analyse domine dans les cercles politiques : Trump aurait pris une posture ouvertement pro-russe, et son retour à la Maison Blanche serait un cadeau du ciel pour Moscou. L’envoyé spécial de RT en français dans le Donbass, Igor Kourachenko, explique depuis le champ de bataille ce qu'il en est réellement.

Les unes des journaux en sont pleines. Les réseaux sociaux débordent de mèmes, de vidéos et de décryptages. Sur YouTube, les extraits de l’échange accumulent des centaines de milliers de vues. La rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelenskу a balayé l’actualité mondiale, laissant tout le reste dans l’ombre.

Mettons l’émotion de côté et voyons ce qui se joue vraiment. En effet, Trump n’est pas plus pro-russe que ses prédécesseurs, et peut-être même moins. Il défend, avant tout, les intérêts des États-Unis.

Un cessez-le-feu… favorable à Kiev ?

Dans la situation actuelle, parler de cessez-le-feu, c’est, paradoxalement, adopter une position avantageuse surtout pour l’Ukraine. Pourquoi ? Regardez la carte : la Russie avance sur presque toute la ligne de front. Depuis janvier, elle a libéré Kourakhovo, Toretsk, Konstantinovka et progresse vers Tchassov Iar et Pokrovsk. Même constat dans la région de Koursk, où les forces russes viennent de reprendre la localité de Novaïa Sorotchina. Les pertes, côté ukrainien, s’accumulent, et le moral est au plus bas.

C’est un peu comme une partie d’échecs où l’issue ne fait plus de doute : votre adversaire est acculé, vous contrôlez l’échiquier, le mat est proche. Et soudain… on vous propose d’arrêter la partie. Qui en bénéficierait ? Bien sûr, celui qui vacille déjà sous les coups.

Alors pourquoi Zelensky refuse-t-il un cessez-le-feu ? Pour comprendre, il faut remonter un peu dans le passé.

Les illusions d’une victoire promise

Dès le début du conflit, l’Occident a nourri Zelenskу d’un rêve : celui d’une victoire totale sur le champ de bataille. Il n’avait qu’à continuer à se battre et l’Ukraine triompherait, grâce aux milliards de dollars en aide militaire, aux chars occidentaux, aux avions de chasse tout neufs et à l’inépuisable soutien diplomatique.

Emporté par cet élan, Zelensky s’est engagé sur un chemin sans retour. Il a interdit toute négociation avec Moscou et préparé l’opinion publique à une victoire éclatante. Mais voilà : la réalité est têtue. L’armée russe progresse, les équipements occidentaux brûlent. L’illusion s’effondre, mais Zelensky ne peut plus reculer sans perdre la face et, apparemment, le pouvoir.

Comme un joueur de poker qui a misé tout sur une main perdante, il s’accroche désespérément à l’espoir d’un retournement de situation.

L’ironie de la situation : l’Europe plus pro-russe que Trump ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’Union européenne adopte une position plus favorable à la Russie que Trump. Pourquoi ? Parce qu’en s’opposant à toute trêve, elle permet à l’armée russe de continuer sa progression vers l’Ouest. Où s’arrêtera-t-elle ?

Pour répondre, il suffit de comparer la situation actuelle à celle de 2022, quand Kiev et Moscou étaient à deux pas de signer un accord à Istanbul. Aujourd’hui, les conditions ont changé, et si le conflit se prolonge, même la proposition de paix russe de 2024 risque de devenir obsolète.

L’Europe se tire une balle dans le pied

Pourquoi l'Union européenne agit-elle ainsi ? Plusieurs raisons. D’abord, l’Europe a toujours excellé dans l’art de faire la guerre par procuration, en utilisant d’autres nations dans ses propres intérêts. Ensuite, une russophobie profondément ancrée pousse certains pays à privilégier l’affaiblissement de Moscou, même au prix de sacrifices économiques considérables pour eux-mêmes.

Les sanctions économiques contre la Russie ont fait des dégâts, certes, mais qui en souffre le plus ? Tandis que la France et l’Allemagne sont en pleine stagnation, l’économie russe, elle, continue de croître. L’Europe semble sacrifier ses propres intérêts sur l’autel d’une guerre idéologique, et ce sont les citoyens européens qui en paient le prix.

La diplomatie ou le choc de la réalité ?

Pour parvenir à une paix durable, quatre acteurs devraient être à la table des négociations : les États-Unis, l’Union européenne, la Russie et l’Ukraine. Problème : ni Bruxelles ni Kiev ne sont prêts à un dialogue sérieux. Ils continuent à rêver d’un retour aux frontières de 1991, avec une Ukraine victorieuse et des troupes occidentales stationnées aux portes de Moscou.

Il y a 30 ans, peut-être. Mais aujourd’hui, le rapport de forces est tout autre. Trump l’a saisi bien avant ses homologues occidentaux. Mais tôt ou tard, l’UE devra aussi ouvrir les yeux. La seule question est de savoir si elle le fera par la diplomatie… ou sous la pression des événements.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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