Déchets européens au Maroc : le ministère réagit à la controverse

Déchets européens au Maroc : le ministère réagit à la controverse© Les Echos Etudes
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Le ministère marocain du Développement durable fait face à de vives critiques après avoir autorisé l'importation de 2,5 millions de tonnes de pneus usagés et de déchets ménagers en provenance d'Europe. «Déchets ni toxiques ni dangereux», assure la ministre Leila Benali pour apaiser les craintes des citoyens.

«Le Maroc ne sera pas la poubelle de l’Europe» : c’est ainsi que la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a réagi le 29 août à la polémique concernant l’importation de déchets étrangers au Maroc.

En effet, la ministre a récemment autorisé l'importation de plus de 2,5 millions de tonnes de pneus en caoutchouc et de déchets ménagers en provenance des pays européens. Cette décision, prise dans un contexte de préoccupations environnementales croissantes, selon Morocco World News, a immédiatement suscité une vague d'indignation parmi les citoyens et les organisations écologistes.

Cette controverse intervient à la suite des déclarations de Leila Benali, qui a répondu par écrit à une question d’un député concernant l’importation de déchets en provenance de plusieurs pays européens, dont la France, l’Espagne et le Royaume-Uni. Une réponse qui a provoqué un débat public quant aux implications environnementales et sanitaires de cette décision.

Dans le détail, la ministre a précisé que les quantités importées comprendraient 970 896 tonnes provenant de France, 20 000 tonnes d’Italie, 30 054 tonnes d’Espagne, 1,5 million de tonnes du Royaume-Uni, 60 000 tonnes de Suède et 100 000 tonnes de Norvège, rapportent les médias locaux.

Des déchets ni toxiques ni dangereux, assure le ministère

Le ministère concerné, par voie de communiqué, a précisé que des contrôles rigoureux avaient été mis en place «pour s’assurer que les déchets importés ne sont ni toxiques ni dangereux».

Ces matériaux ne sont pas simplement abandonnés dans la nature ; ils sont destinés à la valorisation énergétique ou industrielle. Cette approche s’inscrit logiquement, d'après la même source, dans une démarche d’économie circulaire, visant à réutiliser et recycler les déchets pour en maximiser la valeur, tout en contribuant à la durabilité environnementale.

Leila Benali affirme catégoriquement que cette activité est économiquement viable, en soulignant que le coût de gestion et de valorisation est évalué à 30 dollars par tonne. Pour la ministre, il ne s'agit donc pas d'une opération déficitaire, mais plutôt d'un secteur aux perspectives prometteuses pour l'économie.

«Cette activité crée plus de 9 500 emplois directs et indirects dans l’industrie métallurgique», précise le même communiqué ministériel.

Le cadre réglementaire

Depuis 2016, environ 416 autorisations ont été accordées pour l'importation de déchets non dangereux. Selon le département marocain de la Transition énergétique et du Développement durable, environ 1,5 million de tonnes de ces déchets ont franchi les frontières marocaines en 2023. Cette pratique s’inscrit dans un cadre réglementé et encadré, loin de toute gestion informelle ou non contrôlée.

En ce sens, la ministre marocaine a mis en lumière l’existence d’un cadre réglementaire strict. Le Maroc, signataire de la Convention de Bâle, s’est doté de lois et de décrets pour encadrer l’importation et le traitement des déchets en question.

Adoptée en 1989, la Convention de Bâle est un accord international visant à contrôler les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et leur élimination. Ce pacte établit des règles strictes pour l'exportation, l'importation et le traitement de ces déchets afin de protéger la santé humaine et l'environnement.

 

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