L'État s'est tiré «une balle dans le pied» : le secteur aérien français en berne face à l’alourdissement de la fiscalité

L'État s'est tiré «une balle dans le pied» : le secteur aérien français en berne face à l’alourdissement de la fiscalité© STR/NurPhoto Source: Gettyimages.ru
Un Airbus A350-941 d'Air France à l'aéroport Paris Charles de Gaulle, à Roissy, le 7 août 2025 [Photo d'illustration].
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En France, une récente étude de la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) pointe du doigt les effets de l’alourdissement de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA) – triplée en mars – sur le secteur du transport aérien mais également celui du tourisme, en poussant une partie du trafic vers d’autres grands aéroports européens.

Effet boule de neige, en France, après la hausse en mars de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA) ? « La fiscalité française renchérit le prix des billets d'avion, détourne des capacités vers d'autres marchés européens et fragilise l'attractivité du pavillon national », a dénoncé le 6 novembre le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara).

« Dans un contexte de pénurie de flotte pour répondre à la demande croissante, les compagnies court/moyen-courrier européennes procèdent à des arbitrages dans l’organisation de leurs dessertes aériennes en privilégiant celles qui maximisent leurs profits au détriment de celles qui sont le plus taxées », a poursuivi la Scara estimant que « la perte d’attractivité de la France a des effets sur l'emploi et la connectivité ».

Un communiqué qui survient au lendemain de la publication d’un rapport de la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) qui pointe du doigt les conséquences sur le secteur aérien français du triplement de la TSBA. Une mesure qui a été adoptée dans le cadre du budget 2025 afin de renflouer les caisses de l’État de 850 millions d’euros en année pleine.

Ce tour de vis fiscal représenterait « un surcoût de 4,77 euros par billet d'avion sur les vols intérieurs ou européens au départ de la France, et jusqu'à 120 euros par trajet long-courrier en classe affaires », a vulgarisé BFMTV qui s’est fait écho de l’affaire.

À l’automne 2024, le président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers, Pascal de Izaguirre, avait déjà prévenu que l’État « se tire une balle dans le pied » en alourdissant la fiscalité d’un secteur encore fragilisé et ce alors même qu’il est actionnaire de la compagnie aérienne Air France-KLM et du gestionnaire Aéroports de Paris (ADP).

La hausse de la TSBA « détruit le pavillon français »

Dans les aéroports, la DGAC a constaté qu’au cours du deuxième trimestre l’offre de sièges au départ de l’Hexagone «augmente de 1,5 % contre + 4,5 % dans le reste de l’Europe». Selon cette même source, qui a également souligné la hausse des coûts opérationnels facturés aux transporteurs, « la position concurrentielle des aéroports français s’est dégradée ».

Une casse qui ne se limiterait pas qu’au seul secteur de l’aérien. « Ce ne sont pas seulement les compagnies aériennes qui en pâtissent. C’est tout le secteur du voyage, le tourisme, l’hôtellerie. Pour la France, le compte n’y est pas », a déclaré Benjamin Smith, directeur général d’Air France-KLM, lors de la présentation des résultats trimestriels le 6 novembre, selon des propos relayés par l’AFP.

Mais la hausse sur les vols commerciaux n’est rien comparée à celle sur les vols d’affaires. Selon le site Aeroaffaires, cette seule TSBA peut aller jusqu’à 2 100 euros par passager sur un vol long-courrier en jet privé au départ de la France.

Selon l’European Business Aviation Association (EBAA) France, lobby des entreprises de l’aviation d’affaires qui estime que cette hausse de la TSBA « détruit le pavillon français », l’activité des opérateurs français serait en baisse de 21,8 % au troisième trimestre, alors que celle des opérateurs étrangers aurait progressé de 4 % sur la même période.

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