Russie - Centrafrique : vers le renforcement de la coopération sécuritaire
Moscou et Bangui entendent renforcer leur coopération dans le domaine sécuritaire. Le pays africain, en proie à la violence des groupes rebelles et à l'insécurité politique depuis des années, prépare des élections, législative et présidentielle.
Le président russe Vladimir Poutine a discuté, lors d’un entretien téléphonique ce 20 novembre, avec son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra, des moyens de renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays afin de lutter contre les menaces terroristes et garantir la stabilité de la République centrafricaine, a rapporté le service de presse du Kremlin.
«La partie russe a confirmé sa volonté de poursuivre son assistance à la République centrafricaine en matière de renforcement de l'économie nationale, de la souveraineté et de la sécurité du pays. Faustin-Archange Touadéra a exprimé sa gratitude pour l'aide diversifiée fournie par la Russie», indique le communiqué.
La Centrafrique, ancienne colonie française, est depuis 2013 le théâtre d'une guerre civile consécutive au renversement du président François Bozizé par une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka. Confronté par ailleurs à des décennies de violence des groupes rebelles et d'insécurité politique, l'État africain a notamment connu six coups d'État depuis son indépendance de la France en 1960.
Malgré la présence de milliers de soldats de l'ONU dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation (MINUSCA) depuis 2014, les attaques rebelles contre le gouvernement persistent.
Bangui se prépare aux élections
L'annonce de ce renforcement de la coopération sécuritaire entre Moscou et Bangui intervient à un moment où la République centrafricaine se prépare aux élections législatives de 2025 et aux élections présidentielles prévues en 2026, dans un contexte d’instabilité sécuritaire.
En mars, Aleksandr Bikantov, l'ambassadeur de Moscou à Bangui, avait annoncé que des plans étaient en cours pour construire une base militaire russe dans ce pays africain, déclarant que les ministères de la Défense des deux pays discutaient de l'emplacement de cette installation.
En juillet 2023, celui-ci avait déclaré que 1 890 instructeurs russes se trouvaient dans cet État africain enclavé. Un présence que les autorités centraficaines souhaiteraient voire s'accroitre.
Moscou et Bangui ont signé en 2018 un accord militaire autorisant des spécialistes militaires russes à former la police nationale et les soldats du pays.
Relations amicales
Au cours de leur conversation téléphonique, Vladimir Poutine et Faustin-Archange Touadéra ont également évalué l'état des relations bilatérales «amicales» entre la Russie et la Centrafrique, discutant des perspectives d'élargissement de la coopération dans des domaines tels que la politique, le commerce, l'économie et les efforts humanitaires, a rapporté par ailleurs le Kremlin.
«La Russie a confirmé sa volonté de continuer à aider la RCA à renforcer son économie nationale, la souveraineté et la sécurité du pays», relate le Kremlin.
Le 9 novembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue centrafricaine, Sylvie Baïpo-Temon, avaient discuté au cours d’un entretien «approfondi», de la promotion de projets «prometteurs» dans les domaines de l'exploration et de l'exploitation des matières premières minérales.
Les deux dirigeants avaient signé, par ailleurs, un accord sur la suppression mutuelle des exigences de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service, ainsi qu’un mémorandum de consultations.