Tunisie : heurts entre agents de sécurité de Carrefour et militants propalestiniens
Un appel au boycott de l’enseigne Carrefour a donné lieu à une manifestation devant l’un de ses magasins en Tunisie. L’action a dégénéré en altercation avec les agents de sécurité sur place, relançant le débat autour des relations du groupe avec Israël et de sa présence sur le marché tunisien.
En Tunisie, les protestataires mobilisés contre la marque Carrefour ont été dispersés à la suite d’incidents avec les équipes de sécurité, le 30 août. Si aucun bilan officiel n’a été communiqué, des vidéos relayées sur les réseaux sociaux ont amplifié la portée de la mobilisation.
L’enseigne est exploitée dans le pays par Ulysse Hyper Distribution (UHD), filiale du groupe UTIC, qui assure gérer ses activités de manière indépendante et revendique plus de 5 000 employés. Mais la polémique dépasse le cadre local et renvoie aux choix stratégiques du groupe Carrefour à l’international.
Relations de Carrefour avec Israël
En 2022, la maison mère française a signé un accord de franchise avec Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan, lui permettant de s’implanter en Israël. En 2024, Carrefour a annoncé avoir retiré ses produits de marque des points de vente situés dans les colonies, tout en maintenant ses partenariats dans le pays.
Cette stratégie place aujourd’hui Carrefour Tunisie dans une position délicate. Entre appartenance à un réseau mondial et volonté de rassurer ses clients, l’enseigne doit gérer une crise de réputation dans un contexte tunisien sensible à la question palestinienne. Pour de nombreux observateurs, la manière dont ce dossier sera géré pèsera durablement sur son image auprès des consommateurs.