RDC : les mineurs réclament des discussions urgentes pour débloquer les exportations de cobalt
© RSEn RDC, le lobby minier appelle à des concertations urgentes avec les autorités afin de lever les blocages liés aux nouvelles règles d’exportation du cobalt. Des ambiguïtés juridiques et des contraintes administratives retardent les expéditions, faisant planer une menace sur les chaînes d’approvisionnement mondiales des batteries.
Les représentants du secteur minier en République démocratique du Congo (RDC) ont exhorté le gouvernement à engager rapidement des discussions pour clarifier le nouveau régime de quotas d’exportation du cobalt. Dans une lettre adressée au ministre des Mines le 5 décembre, la Chambre des mines évoque de « sérieuses difficultés » rencontrées par les exportateurs, en raison de procédures jugées floues et de nouvelles exigences de conformité.
Premier producteur mondial de cobalt, avec plus de 70 % de l’offre globale, la RDC a instauré ce régime de quotas le 16 octobre, après plusieurs mois d’interdiction d’exportation. Pour le quatrième trimestre, 18 125 tonnes ont été allouées, tandis qu’un plafond annuel de 96 600 tonnes entrera en vigueur à partir de 2026. Les géants CMOC et Glencore, principaux producteurs mondiaux, ont obtenu les plus grandes parts, tandis que le régulateur ARECOMS a conservé une réserve stratégique de 10 %.
Malgré les menaces de sanctions strictes, les nouvelles règles n’ont pas encore permis le lancement effectif des exportations. Une circulaire gouvernementale récente impose notamment le prépaiement d’une redevance de 10 % sous 48 heures et l’obtention préalable d’un certificat de conformité, conditions qui freinent l’acheminement des cargaisons.
La Chambre des mines met en garde contre toute mesure perçue comme contraire au code minier, estimant qu’elle pourrait éroder la confiance des opérateurs et nuire à la crédibilité internationale du pays. Elle réclame une réunion de haut niveau réunissant ARECOMS, les agences publiques et les grands producteurs afin de garantir la sécurité juridique et préserver l’attractivité du secteur.
Cette politique de quotas, destinée à soutenir les prix après plusieurs années de baisse, a déjà tendu l’approvisionnement, notamment vers la Chine, où se concentre entre 70 et 75 % de la capacité mondiale de raffinage du cobalt. Les retards d’exportation font ainsi peser un risque sur les chaînes de production de batteries et de véhicules électriques, alors que les prix du cobalt ont bondi de plus de 80 % depuis février.