Le président de l'UA demande le déminage du port d'Odessa et la levée de sanctions contre la Russie
Le président sénégalais Macky Sall a demandé le 9 juin le déminage du port ukrainien d’Odessa pour permettre les exportations de céréales. Il appelle aussi à la levée des sanctions contre la Russie pour autoriser les achats d’engrais.
Dans un entretien accordé le 9 juin aux médias publics français France 24 et RFI, le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), a expliqué que sans la reprise des exportations de céréales ukrainiennes et russes, mais aussi de fertilisants essentiels pour son agriculture peu productive, l'Afrique serait dans «une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent».
«Si les engrais n'arrivent pas alors que c'est l'hivernage [la saison des pluies] dans la plupart des pays africains, ça veut dire qu'il n'y aura pas de récolte», a-t-il ajouté. Macky Sall, reçu la semaine précédente par le président russe Vladimir Poutine et sorti «rassuré» de cet entretien, s’est déclaré «optimiste» malgré l'absence de progrès accomplis depuis lors pour un passage des cargaisons.
Il a ajouté que «jusqu'à preuve du contraire», il n’avait pas d'élément lui permettant de «contredire» les assurances données par le président russe selon lesquelles la Russie ne s'opposerait pas à la sortie du blé ukrainien par Odessa si les eaux étaient déminées.
«Je lui ai même dit :"Les Ukrainiens disent que s'ils déminent, vous rentrez dans le port". Il dit [que], non, il va pas rentrer, et ça, c'est un engagement qu'il a pris», a poursuivi le président sénégalais évoquant sa conversation avec Vladimir Poutine. «Il faut maintenant travailler à ce que le déminage soit fait, que l'ONU s'implique – et toutes les parties prenantes – pour qu'on commence à sortir le blé ukrainien», a souligné Macky Sall.
Le dirigeant africain doit rencontrer ce 10 juin en France son homologue Emmanuel Macron. Il lui demandera aussi la levée de sanctions européennes contre la Russie, en particulier l'exclusion des banques russes du système Swift, messagerie sécurisée et rouage essentiel des transferts de fonds internationaux.
«A partir du moment où nos banques sont liées aux banques européennes pour la plupart, elles ne peuvent pas payer [les produits russes] comme elles le faisaient traditionnellement», a-t-il expliqué.