Cheminée prise pour un missile sur la centrale de Zaporojié : France 2 plaide la «fâcheuse erreur»
Une douzaine de jours plus tard, France 2 s'est excusée pour avoir fait passer le 10 août une cheminée pour un missile non explosé sur le toit de la centrale de Zaporojié. Une simple «fâcheuse erreur», a minimisé la chaîne de télévision publique.
Fake news ou «fâcheuse erreur» ? La chaîne publique France 2 a présenté le 22 août ses excuses à ses téléspectateurs – uniquement sur Twitter – à la suite de la diffusion d'un sujet le 10 août sur les frappes contre la centrale nucléaire de Zaporojié, en Ukraine. Ce jour-là, une journaliste, après avoir souligné que le G7 accusait «la Russie de mettre la région en danger», commentait les images d'une... cheminée ainsi : «Ce missile planté dans le toit qui n’a pas explosé est tombé à seulement quelques mètres d’un réacteur nucléaire, ici, dans ce bâtiment rouge.»
Il aura donc fallu 12 jours et une petite tempête sur les réseaux sociaux pour que France 2 ne revienne sur cette grossière erreur. Pour minimiser sa responsabilité, la chaîne publique a expliqué que le sujet avait été réalisé à partir d’images issues de l'APTN [Associated Press Television News, le service télévisé de l'agence américaine Associated Press], et qu'elles étaient «accompagnées d'un texte descriptif». France 2 se serait contentée de «mal interpréter» une de ces images, qui montre donc «une cheminée endommagée, et non un missile, comme dit dans le commentaire».
Ces images montrent les dégâts engendrés par une de ces frappes. Elles étaient accompagnées d'un texte descriptif. Par erreur, l’une d’entre elles a été mal interprétée. Elle montre une cheminée endommagée, et non un missile, comme dit dans le commentaire. (2/3) pic.twitter.com/C30TZAX2iN
— Info France 2 (@infofrance2) August 22, 2022
«Nous nous excusons auprès de nos téléspectateurs pour cette fâcheuse erreur, qui ne change cependant rien à la réalité de ces frappes dont nous avons montré d’autres images», conclut la chaîne publique, minimisant derechef sa bévue.
La situation autour de la centrale nucléaire de Zaporojié – sous contrôle de la Russie depuis les premiers jours de son opération militaire en Ukraine – suscite de vives préoccupations internationales, le site ayant été la cible de récents bombardements. Moscou met en cause des tirs délibérés de Kiev, tandis que l'Ukraine accuse les forces russes d'utiliser le site de la centrale comme une base de tir, ce qu'elles ont démenti. Le déploiement d'une mission de l'AIEA sur le site a été évoqué par Vladimir Poutine et Emmanuel Macron au cours d'un entretien téléphonique le 19 août, les deux chefs d'Etat s'étant alors entendus sur l'importance d'envoyer une mission de l'AIEA «dans les plus brefs délais».