Recours aux cabinets de conseil : Bruno Le Maire reconnaît «des abus»
- Avec AFP
«On avait pris sans doute trop l’habitude de dire "l’administration n'est pas capable de faire ce travail, on va externaliser et demander à des cabinets de conseil"», a concédé ce 27 novembre le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a reconnu ce 27 novembre qu'il y avait eu «des abus» dans le passé dans le recours important des ministères aux cabinets de conseil comme McKinsey, jugeant cette habitude aujourd'hui «corrigée».
Deux enquêtes ont été ouvertes par la justice sur l'intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales d'Emmanuel Macron en 2017 et 2022, pour tenter de savoir si celles-ci n'auraient pas indûment bénéficié de financements en retour de contrats publics. «Je ne commente pas les procédures judiciaires en cours», a simplement dit à ce sujet Bruno Le Maire sur France 3.
«Ce qui compte est ce que nous faisons pour répondre aux abus qui ont eu lieu sur le recours à des cabinets de conseil extérieurs», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Je le reconnais bien volontiers, nous sommes allés trop loin, depuis des années, c'est ce gouvernement, les gouvernements précédents, des majorités précédentes... On avait pris sans doute trop l’habitude de dire "l’administration n'est pas capable de faire ce travail, on va externaliser et demander à des cabinets de conseil".»
Une dérive «corrigée», assure Bruno Le Maire
«Je pense qu’il y a eu effectivement une dérive, que cette dérive a été corrigée», notamment par une circulaire du Premier ministre Elisabeth Borne demandant au gouvernement de réduire de 15% le recours aux cabinets de conseil.
«Il y a eu certainement des abus. On doit d’abord s’appuyer sur son administration, surtout quand on a une administration de la qualité exceptionnelle du ministère de l'Economie et des Finances, réduire le recours aux cabinets de conseil», a encore assurer l'ex-membre de Les Républicains.
Interrogé sur BFMTV sur les déclarations de son ministre de tutelle, le ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal, a pour sa part évoqué «des exemples qui avaient été donnés effectivement sur certaines missions qui avaient été réalisées et dont on ne comprenait pas trop l'objet ou ce que ça apportait».
Bruno Le Maire a écarté toute trace politique que pourrait laisser cette affaire, «à partir du moment où la justice fait son travail, que nous tirons les leçons des abus, et je ne crois pas que ce soit le sujet de préoccupation majeure des Français».