Paris : des milliers de manifestants défilent contre l'euthanasie et l'avortement
- Avec AFP
La 17e Marche pour la vie a réuni 20 000 personnes dans les rues de Paris, selon les organisateurs, et 6 300 selon la police. Les protestataires s'opposent à la légalisation de l'euthanasie et à l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution.
«Euthanasie, serment d'hypocrite» : plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 22 janvier à Paris contre la possible légalisation d'une «aide active à mourir» et l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution, a constaté un journaliste de l'AFP.
Derrière une banderole de tête proclamant qu'il faut «accompagner la mort, pas la programmer», les participants à cette 17e Marche pour la vie – 6 300 personnes selon la préfecture de police, 20 000 d'après les organisateurs – ont rallié dans l'après-midi les Invalides au départ de Montparnasse.
Départ de la Marche Pour La Vie #MPLV2023pic.twitter.com/AOkJSTA0gT
— L'Incorrect (@MagLincorrect) January 22, 2023
Cette manifestation nationale est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975. Elle est organisée par des militants s'inscrivant dans les rangs des catholiques conservateurs.
"L’IVG c’est sacrée"
— Remy Buisine (@RemyBuisine) January 22, 2023
Action des @Femen_France face au cortège contre l’avortement à Paris. pic.twitter.com/h5xCNCj27e
Opposition à la constitutionnalisation de l'IVG
Cette année, les organisateurs ont mis en avant le thème de la fin de vie, objet d'un débat en vue d'une possible évolution du cadre légal, plus encore que celui de l'avortement.
«Nous nous opposons à l'euthanasie et au suicide assisté», a déclaré avant la manifestation le président de la Marche pour la vie, Nicolas Tardy-Joubert. «Alors que 26 départements français sont privés d'unités de soins palliatifs, nous pensons que la priorité politique doit être portée là», a-t-il ajouté, soulignant que «l'interdit de tuer doit rester fondamental».
Dans le cortège coloré de quelques drapeaux à fleurs de lys ou frappés du Sacré-Cœur avaient pris place de nombreux jeunes, d'autres plus âgés, parfois en famille. «On combat pour la beauté de la vie», a expliqué à l'AFP Hermine Gousseau, 19 ans, une auxiliaire de vie auprès de personnes âgées venue de Lyon, faisant flotter au vent froid un grand drapeau français.
Alexis Gaudillère, étudiant de 24 ans, s'est lui déplacé pour «défendre la vie de la conception jusqu'à la mort naturelle» et «faire comprendre à la société qu'il y a des alternatives à cette culture de mort diffusée par le gouvernement».
«Fatalement, on va pousser les vieux qui sont sur des lits d'hôpital ou dans les Ehpad» à demander à mourir, en leur laissant penser qu'ils sont «des charges pour tout le monde», redoute Benoît, un Parisien de 60 ans.
Les organisateurs ont profité de la marche pour exprimer leur opposition à l'inscription de l'IVG dans la Constitution, votée par les députés en novembre mais qui devra obtenir l'aval du Sénat pour être effective.
«Ensemble, prions pour l'IVG dans la Constitution», a tweeté le mouvement féministe Femen, en relayant une vidéo montrant des jeunes femmes courant seins nus en direction du cortège, avant d'être interceptées par le service d'ordre. Cinq militantes ont été interpellées, selon une source policière.