Les propositions chocs de Gabriel Attal contre l’addiction des jeunes aux écrans

L’ancien Premier ministre Gabriel Attal propose des mesures choc pour lutter contre l’addiction des jeunes aux écrans : interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans, couvre-feu numérique, limitation à une heure quotidienne et dépistage systématique pour protéger la santé mentale des adolescents.

Face à l’impact alarmant des écrans sur la santé mentale des jeunes, Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance, ancien ministre de l’Éducation et ancien Premier ministre a publié une tribune dans Le Figaro le 29 avril avec le pédopsychiatre Marcel Rufo appelant à un « état d’urgence » contre l’addiction numérique. Les adolescents passent entre 3h30 et 5h par jour devant des écrans, souvent au détriment de leur sommeil (un tiers se réveillent la nuit pour consulter leur téléphone) et de leur bien-être, avec des risques accrus d’anxiété, de dépression et de troubles alimentaires, alors que les jeunes Français ont déjà payé un lourd tribut avec l’instauration des confinements durant la crise sanitaire. Pour Gabriel Attal, cette crise menace non seulement la jeunesse, mais aussi la démocratie, en propageant « fake news » et « contenus extrémistes ».

Un constat qui fait consensus mais des mesures difficiles à mettre en œuvre

Leur première proposition est un dépistage systématique de l’addiction aux écrans lors d’entretiens médicaux en sixième et en seconde, sur le modèle des bilans dentaires M’T Dents, pour évaluer la dépendance des jeunes et dresser un état des lieux national. Ensuite, ils prônent des restrictions d’accès radicales : une interdiction pure et simple des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, en s’appuyant sur des outils de vérification d’âge déjà utilisés pour les sites pornographiques. Pour les 15-18 ans, un couvre-feu numérique de 22h à 8h et une limitation à une heure quotidienne d’utilisation des réseaux sociaux sont proposés, s’inspirant de mesures chinoises sur TikTok, application qui fait l’objet d’une attention particulière des parlementaires français.

Pour réduire l’attractivité des plateformes, Gabriel Attal et Marcel Rufo suggèrent de passer les réseaux sociaux en noir et blanc après 30 minutes d’usage, une mesure visant à limiter la production de dopamine, source d’addiction. Ils appellent également à responsabiliser les plateformes via un « addict-score », comparable au nutri-score, pour évaluer leur potentiel addictif, et des notifications en cas de surconsommation. Enfin, ils proposent de taxer 2 % des revenus des plateformes en France pour financer la recherche et la prise en charge de la santé mentale, menaçant d’interdire celles qui refuseraient de coopérer. Cette démarche est soutenue par l’exécutif. La secrétaire d’Etat au numérique Clara Chappaz, a également affirmé vouloir « protéger les plus jeunes […] et « interdire les réseaux sociaux avant 15 ans ».

Ces propositions, soutenues par 73 % des Français selon un sondage de 2024, pourraient également faire l’objet d’une législation européenne. Déjà évoquée par Emmanuel Macron en mai 2024, l’interdiction avant 15 ans demeure techniquement complexe alors que l’interdiction des sites pornographiques au moins de 18 ans ne fonctionne pas. Pour Gabriel Attal, l’enjeu est double : tenter de peser dans le processus législatif sur des mesures qu’il préconisait déjà comme ministre de l’Éducation et exister politiquement, lui qui est distancé par son concurrent au centre Edouard Philippe en vue de 2027.