Travail dissimulé aux JO : le secteur de la sécurité particulièrement visé
© Vadim Ghirda Source: AP
Dans un article publié le 20 mai, Le Parisien révèle que 93 entreprises ont été verbalisées pour travail dissimulé par les agents de l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) lors de la tenue des Jeux olympiques à Paris. Le secteur de la sécurité a enregistré le plus grand nombre d’infractions.
Durant l’été 2024, alors que Paris accueillait les Jeux olympiques, les agents de l’Urssaf ont contrôlé 841 entreprises dont les salariés étaient en activité, en lien avec l’événement sportif mondial.
Deux cents agents avaient été mobilisés pendant l’été pour contrôler les entreprises intervenant dans plusieurs secteurs d’activité. Tout y passe : identité, nom de l’employeur, contrat de travail et même bulletin de salaire.
Résultat du travail des agents de l’Urssaf : la verbalisation de 93 sociétés sur les 841 contrôlées, pour travail dissimulé. Le directeur de la réglementation et du contrôle de l’Urssaf, Emmanuel Dellacherie, a confié au Parisien : « Au global, le taux de fraude suite à nos contrôles sur le terrain n’est pas atypique par rapport à ceux que nous réalisons en temps normal ».
Ce qui n’est pas normal, c’est le montant des redressements, qui s’élève à près de 46 millions d’euros (dont 44 millions rien qu’en Île-de-France). Selon Dellacherie, « ce montant n’est pas anodin du tout car cela revient à 500 000 euros en moyenne par dossier ».
Du travail dissimulé surtout dans le secteur de la sécurité
Le secteur de la sécurité enregistre le plus grand nombre de cas de travail dissimulé. « Si nous avons contrôlé les restaurants, les cafés et les commerces, une part considérable des redressements a eu lieu auprès des entreprises privées de la sécurité », a déclaré le directeur du contrôle à l’Urssaf Île-de-France, Pierre Gallet, aux journalistes du Parisien.
La même source précise que la plupart des sociétés dites de sécurité privée étaient de petite taille, avec un capital faible, bien souvent créées spécifiquement à l’occasion de la tenue des Jeux olympiques à Paris.
« Il s’agissait la plupart du temps de sous-traitants en cascade, parfois dix niveaux en dessous de l’entreprise principale qui avait obtenu l’appel d’offres », a fait savoir Pierre Gallet, tout en rappelant que la charte sociale mise en place par le comité d’organisation avait limité à trois niveaux le nombre de sous-traitants.
Il a ajouté que la plupart de ces entreprises n’existent plus aujourd’hui.
