«Les Français n’en peuvent plus des impôts»: Marine Le Pen tacle François Bayrou sur la TVA sociale

Marine Le Pen met en garde François Bayrou : toute hausse d’impôts, notamment via la TVA sociale, entraînerait une motion de censure du RN. Elle dénonce un gouvernement réticent à réduire le train de vie de l’État.
Marine Le Pen hausse le ton contre le gouvernement de François Bayrou. Invitée sur BFMTV-RMC, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale a menacé vendredi 30 mai de voter une motion de censure si le Premier ministre optait pour une augmentation des impôts, en particulier via la controversée TVA sociale, pour redresser les finances publiques. « Les mêmes causes produiront les mêmes effets », a-t-elle averti, en référence à la chute de Michel Barnier, censuré en décembre 2024 après le recours au 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale.
La censure face à « l’arme de l’impôt »
En déplacement à Nouméa où elle a déjà suscité une petite polémique en recadrant Jordan Bardella, Marine Le Pen a critiqué la volonté prêtée à François Bayrou de « sortir l’arme de l’impôt » plutôt que de s’attaquer au « train de vie de l’État », à la « fraude », ou aux « coûts de l’immigration incontrôlée ».
Face à l’absence de volonté de réduire les dépenses de l’État, le gouvernement brandit une nouvelle fois l’arme de l’impôt.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 30, 2025
La TVA sociale est une taxe injuste, qui frappe durement les plus modestes. Le Rassemblement National s’y opposera de toutes ses forces. pic.twitter.com/zgVlq8dlot
Elle s'en est prise particulièrement à la TVA sociale, un dispositif envisagé par Bayrou pour financer le modèle social français en augmentant la TVA tout en allégeant les cotisations sur le travail. « C’est l’impôt le plus injuste, qui frappe durement les foyers modestes », a-t-elle dénoncé, soulignant que la consommation représente une part plus importante dans le budget des ménages précaires.
« Les Français n’en peuvent plus des impôts. Leur demander des efforts sans que l’État n’en fasse est insupportable », a-t-elle ajouté, promettant une réaction ferme si François Bayrou suivait la voie de son prédécesseur. La censure de Michel Barnier, votée par 331 députés, dont ceux du RN et du Nouveau Front populaire, avait marqué l’histoire comme la première motion adoptée depuis 1962, faisant du précédent Premier ministre le plus éphémère de la Ve République. Là encore, ce sont les voix de la gauche et du RN qui pourraient s’unir pour faire tomber l’exécutif.
Marine Le Pen a également balayé l’idée d’un référendum sur les finances publiques, évoquée par le Premier ministre. « Un budget ne se prête pas à une consultation populaire », a-t-elle tranché, préférant un référendum sur l’accès des étrangers aux prestations sociales. Alors que le Premier ministre doit présenter en juillet un plan pluriannuel de redressement budgétaire, la menace de censure plane et une partie de la classe politique se prépare déjà à du changement avec, outre la menace de censure, celle d’une possible dissolution qui sera possible à partir du 9 juin.
Le chef du gouvernement, répondant à une demande d’Emmanuel Macron, souhaite explorer des alternatives comme la TVA sociale pour diversifier les sources de financement. La confrontation entre Le Pen et Bayrou promet d’animer les débats politiques à l’approche de l’été.