Vols et vandalisme à l’église Saint-Florent d’Orange

L’église Saint-Florent d’Orange a été vandalisée et deux anges dorés classés aux Monuments historiques ont été volés en juin 2025. Ce nouvel acte, après des dégradations en 2024, souligne l’urgence de la protection du patrimoine religieux. L’enquête est en cours, mais les coupables restent introuvables.
L’église Saint-Florent à Orange, dans le Vaucluse, a été la cible d’un vol audacieux et de sérieuses dégradations. Deux anges en bois sculpté, dorés à l’or fin et classés aux Monuments historiques, ont été dérobés, tandis que le maître-autel de cet édifice roman, lui-même classé depuis 2018, a été vandalisé.
Le préjudice, estimé à 30 000 euros, dépasse la simple valeur matérielle : ces œuvres, d’une grande importance culturelle et spirituelle, incarnent l’histoire et l’identité de la paroisse. Le curé d’Orange a porté plainte auprès du commissariat local, mais les auteurs de cet acte n’ont, pour l’heure, pas été identifiés.
Des actes antichrétiens minimisés par les médias
Ce drame s’inscrit dans une série d’attaques contre ce lieu de culte, déjà victime de dégradations en juillet 2024, lorsqu’un individu alcoolisé avait brisé une statue et endommagé d’autres éléments. L’église Saint-Florent, proche du théâtre antique d’Orange, n’est pas un cas isolé. En France, les actes de vandalisme et de vols dans les lieux de culte, particulièrement les églises, sont en augmentation.
Selon un rapport du ministère de la Culture, si les vols dans les églises ont diminué depuis les années 2000 (de 600 à 80-150 par an), ceux d'objets classés ou inscrits aux Monuments historiques restent préoccupants. En 2019, 11 faits de vols ont concerné 36 objets protégés, et en 2020, 8 faits ont visé 33 objets.
Les malfaiteurs s'attaquent à des trésors nationaux, inaliénables et imprescriptibles, dont la perte est irréparable pour le patrimoine communal. Ce nouvel incident ravive le débat sur la sécurité des lieux de culte. L’Observatoire du patrimoine religieux, dirigé par Édouard de Lamaze, souligne une montée des actes antichrétiens, souvent minimisés par les autorités ou les médias.
Les profanations, insultes, et agressions physiques contre des prêtres ou des fidèles se multiplient, résultant parfois de motivations idéologiques ou religieuses. Les autorités locales et le ministère de la Culture planchent sur des solutions : installation de dispositifs de surveillance, renforcement des contrôles d’accès, et propositions de lois pour sécuriser les lieux de culte. Cependant, la récurrence de ces actes, souvent impunis, inquiète les fidèles et les défenseurs du patrimoine. À Orange, la perte des deux anges dorés, symboles de foi et d’art, laisse un vide.