La réponse cinglante des salons agricoles à Sandrine Rousseau

Sandrine Rousseau a indigné les agriculteurs en déclarant « n’en avoir rien à péter de leur rentabilité » à propos de la loi Duplomb. Les salons agricoles dénoncent son mépris, défendant la valeur de leur métier. L'élue écologiste se défend en visant le modèle agro-industriel, mais la colère persiste.
Le 11 juillet 2025, Sandrine Rousseau, députée écologiste, a déclenché une vive polémique en déclarant sur le plateau du Média, à propos de la loi Duplomb allégeant les contraintes sur les agriculteurs : « J’en ai rien à péter de la rentabilité des agriculteurs. » Ces mots, visant à critiquer un texte autorisant notamment la réintroduction de pesticides, ont été perçus comme une insulte par le monde agricole.
En réponse, les présidents des trois grands salons agricoles, Jérôme Despey (Salon International de l’Agriculture), Jacques Chazalet (Sommet de l’Élevage) et Didier Lucas (SPACE), ont publié un communiqué cinglant, dénonçant le « mépris » de l’élue. Le texte des salons fustige les propos de Rousseau : « Le monde agricole a des valeurs, Madame Rousseau n’en a plus. Le monde agricole respecte le travail, Madame Rousseau non. »
Un suicide tous les deux jours chez les agriculteurs
Ils rappellent la dureté du métier, marqué par une baisse de 40 % des revenus en trente ans et un taux de pauvreté de 18 %, selon l’Insee. Le communiqué évoque aussi les suicides d’agriculteurs, environ un tous les deux jours, pour souligner la gravité de ces déclarations dans un contexte de crise. « Avoir un mandat au nom du peuple, ce n’est pas l’insulter ! », concluent-ils, exigeant du respect pour une profession essentielle.
Face à l’ampleur de la controverse, Sandrine Rousseau a tenté de clarifier ses propos sur Bluesky, affirmant viser « un modèle agro-industriel à bout de souffle » et non le revenu des agriculteurs. Elle a dénoncé une instrumentalisation par des médias, notamment d’extrême droite, qui auraient déformé ses paroles.
Cette mise au point n’a pas calmé les esprits. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a jugé ces propos indignes, déclarant : « Nos agriculteurs méritent respect et reconnaissance. » La loi Duplomb, adoptée le 8 juillet, est au cœur du débat. Ce texte, qui réintroduit des néonicotinoïdes, est dénoncé par les écologistes comme un recul environnemental.
Sandrine Rousseau, connue pour ses positions radicales, a qualifié la rentabilité issue de produits chimiques d’« argent sale », accentuant la fracture avec les agriculteurs, sensibles aux accusations d’« empoisonneurs ». Ces derniers reprochent à l’élue une méconnaissance du terrain et une rhétorique clivante. Les salons agricoles, vitrines du secteur, mettent en avant leur rôle dans l’innovation et la transmission. Ils accusent Rousseau d’alimenter les tensions au lieu de favoriser un dialogue constructif.