Par Karine Bechet-Golovko Tous les articles de cet auteur
Karine Bechet-Golovko, docteur en droit public, professeur invité à la faculté de droit de l'Université d'Etat de Moscou (Lomonossov), animatrice du site d'analyse politique Russie Politics.

Les élites globalistes conduisent une guerre mentale contre les populations nationales

Les élites globalistes conduisent une guerre mentale contre les populations nationales Source: AP
Les élites globalistes conduisent une guerre mentale contre les populations nationales [image d'illustration]
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Selon Karine Bechet-Golovko, l'annonce par Starmer et Macron d'une force militaire commune «de paix» en Ukraine est le signe de l’impuissance politique et militaire de l’OTAN sur le front ukrainien. Une fuite médiatico-politique devant préparer les esprits à une guerre longue, molle contre la Russie, ce qui ne doit pas être négligé par le Kremlin.

Cela fait plusieurs mois que la France et la Grande-Bretagne tentent de convaincre, par ailleurs sans grands succès, les pays européens de mettre sur pied une force militaire d’intervention sur le front ukrainien... pour après le conflit. Ce qui a été chapeauté et validé par Trump, mais sans participation directe des États-Unis, qui préfèrent toujours rester dans l’ombre.

Alors qu’initialement un corpus d’au moins 30 000 hommes avait fuité dans les médias, désormais Macron et Starmer parlent ouvertement d’une force de 50 000 hommes, qui constituerait le noyau dur d’un contingent de l’OTAN déployé sur le sol ukrainien en cas de « cessez-le-feu ».

Cette déclaration est hautement informative à plusieurs niveaux et ne devrait pas être prise à la légère, malgré son côté surréaliste.

Tout d’abord, puisque la Russie a clairement affirmé refuser tout contingent de l’OTAN ou de pays amis de l’OTAN sur le territoire restant ukrainien après le conflit, cela signifie bien que les « pourparlers de paix » ne sont, du point de vue atlantiste, qu’un autre moyen d’obtenir la capitulation de la Russie. Cette interprétation découle du fait que ce serait bien le seul scénario où elle ne serait pas en mesure de refuser la présence d’un contingent de l’OTAN sur le territoire formellement ukrainien.

Ensuite, cela montre bien que le discours politico-médiatique produit par la Russie a perdu toute capacité de dissuasion, ce qui est grave en période de conflit armé. Le porte-parole du Kremlin semble en effet surpris de la poursuite de ces déclarations, malgré le refus de la Russie : « Nous sommes très déçus que les signaux cohérents parfaitement compréhensibles envoyés de Moscou à cet égard ne soient pas pris en compte. Cependant, ce sujet est extrêmement important pour notre pays. Et, bien sûr, le déploiement de contingents militaires étrangers sur le territoire de l'Ukraine, près de nos frontières, est inacceptable pour nous. Mais en général, une telle obstination des dirigeants européens, bien sûr, s'inscrit dans la toile commune des humeurs actuelles, des humeurs militaristes, conflictuelles, anti-russes. À cet égard, on ne peut que le regretter. »

Mais ces signaux, sont-ils réellement « cohérents et parfaitement compréhensibles » ? La question se pose, quand dans la même déclaration il est possible de lire cette formulation : « Le déploiement de contingents militaires étrangers sur le territoire de l'Ukraine, près de nos frontières, est inacceptable pour nous. »

Les effets politico-communicationnels de telles sorties sont dévastateurs tant à l’égard du public intérieur, qu’à l’égard des destinataires extérieurs.

On ne négocie pas sa sécurité nationale avec l'ennemi, on la conquiert 

Certaines chaînes Telegram patriotiques soulèvent la question en ces termes, très forts : « Nous espérons vivement voir ici une phrase sortie de son contexte lors de la conversation de Peskov concernant la « proximité des frontières de la Russie ». Car ce que les médias ont présenté ressemble à un consentement au déploiement de contingents de l'OTAN à Lvov et Loutsk. Exactement ce dont ils parlent à Londres et à Paris. »

La formulation est d’autant plus malheureuse, qu’elle va en effet dans le sens des déclarations de Macron, qui précise bien qu’il ne s’agit en aucun cas d’un déploiement massif de forces militaires de l’OTAN en Ukraine, ni même proche de la ligne de front : « L’idée serait plutôt de stationner des contingents de troupes dans des "points clefs" en Ukraine. Selon The Guardian, cette force serait principalement aérienne et maritime, avec une présence "minimale" sur le terrain, à l’écart de la ligne de front dans l’est du pays. Objectif : empêcher les attaques russes contre les villes, les ports et les infrastructures ukrainiennes. »

La troisième conclusion, que la Russie devrait tirer de ces dernières déclarations des élites globalistes, est que ses fameuses « garanties de sécurité » ne seront jamais obtenues par les négociations, en tout cas par ces négociations. Ce dont nous avons déjà parlé régulièrement et explicité : on ne négocie pas sa sécurité nationale avec l’ennemi, on la conquiert, quand on est un État souverain.

L’emballement du discours politico-médiatique en France, avec le chef de l’état-major des forces armées françaises, qui déclare sans sourciller que la Russie a fait de la France une cible prioritaire, est le signe d’un conditionnement des esprits à une guerre longue, molle, qui va impliquer des sacrifices de la part des populations ouest-européennes, habituées à leur confort.

Et cela commence à être ouvertement déclaré, comme ici dans cette émission soi-disant d’analyse politique : « Le discours du général Burkhard vient après celui du responsable de la DGSE. On a une montée en puissance du discours français, l'idée est de faire prendre conscience aux Français qu'il y a cette menace... et qu'il va falloir faire des efforts ! »

Les élites globalistes, dont Macron et Starmer sont les têtes de proue en Europe, conduisent une guerre mentale contre les populations nationales. Cette dimension, toujours présente dans les conflits armés, est en général dominante à l’égard des populations des pays ennemis, afin de les fragiliser de l’intérieur.

Doit-on en conclure que, justement pour ces élites occupant nos pays, nous sommes, nous Français, l’ennemi ? L’ennemi à écraser ? Cela y ressemble de plus en plus.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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